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Cette semaine, on craque pour: Antoine Bertrand, 9 mois ferme, Patrick Groulx…

Photo: Archives Métro

Cette semaine, on craque pour… Le duo de 9 mois ferme, Antoine Bertrand, L’odeur du café, Colbert qui succède à Letterman, Catherine Leduc en solo, les hôtels selon Patrick Groulx et The Dragonfly of Chicoutimi.

9 mois ferme1. Le duo de 9 mois ferme
Sandrine Kiberlain a réussi à décrocher un César d’interprétation pour son rôle de juge coincée qui se réveille enceinte, sans savoir comment, d’un présumé dangereux criminel (Albert Dupontel) dans 9 mois ferme, présentement en salle. Et on n’a pas de mal à comprendre pourquoi. Dans l’univers délirant d’Albert Dupontel, qui signe aussi la scénario et la réalisation, le duo offre des interprétations tout à fait dans le ton, c’est-à-dire presque caricaturales et néanmoins savoureuses. L’humour visuel et trash (cette scène où Dupontel imagine divers scénarios qui auraient pu mener à la mort dont il est jugé responsable nous a fait éclater de rire à plus d’une reprise) prend par surprise et réjouit. Une comédie noire brillante comme on les aime. (Jessica Émond-Ferrat)

2. Antoine Bertrand
Cette semaine s’achevait l’aventure de Véronique Cloutier à la barre de l’émission Les enfants de la télé, mais aussi celle de son complice des quatre dernières années, Antoine Bertrand. Humblement, ce dernier a laissé toute la place à sa Véro, ne dévoilant pas que lui aussi quitterait le navire. On connaissait Antoine Bertrand l’acteur et on l’aimait déjà. Mais dans cette émission hebdomadaire, on a découvert l’homme. Et quel homme: drôle, mordant, sensible, chaleureux, charismatique, toujours juste. Véro a souligné que «tout le monde voulait être ami avec Antoine»; eh bien, c’est vrai, on le veut comme ami! (Audrey Lavoie)

3. L’odeur du café
Dans la même collection qui a fait redécouvrir aux jeunes des classiques de la littérature comme Maria Chapdelaine de Louis Hémon ou La fabuleuse odyssée d’Ulysse, d’après l’œuvre d’Homère, c’est maintenant d’un roman du nouvel «immortel» de l’Académie française Dany Laferrière que Soulières éditeur et les éditions de la Bagnole proposent une nouvelle version. Petits et grands pourront apprécier ces souvenirs d’enfance en Haïti de l’auteur avec sa grand-mère, Da, présentés sous forme de petits tableaux, et où la plume colorée de Laferrière traduit si bien les odeurs, les sons, les sensations, qu’on a véritablement l’impression d’y être. Cela est aussi dû aux très belles illustrations à l’ancienne de Francesc Rovira, qui capturent à merveille l’ambiance du récit. (Jessica Émond-Ferrat)

4. Colbert qui succède à Letterman
CBS a fait un bon choix en demandant à Stephen Colbert de succéder au légendaire David Letterman à la barre du Late Show. L’animateur du Colbert Report prendra l’antenne en 2015, quand Letterman se retirera officiellement. Colbert a été un des animateurs/humoristes les plus innovateurs des dernières années. Il sera toutefois difficile pour lui d’importer son personnage de commentateur politique ultra conservateur (genre de Bill O’Reilly sur l’acide) à CBS. Se débarrasser de ce rôle sera peut-être une bonne chose pour Colbert, et on ne doute pas de sa capacité à se réinventer. Espérons seulement qu’il n’abandonnera pas totalement la satire politique. (Mathieu Horth-Gagné)

5. Catherine Leduc en solo
Catherine Leduc, qui faisait autrefois du Tricot (Machine), présente sa première offrande sous son nom à elle, et fait naître la beauté de la mélancolie. Le disque s’appelle Rookie, même si débutante, la musicienne n’est guère. Les sonorités sont cristallines, les ambiances aériennes et la plume imagée de Catherine est aussi jolie que sa voix est harmonieuse. Épaulée à la réalisation et aux arrangements par son complice de toujours, Matthieu Beaumont, la musicienne tisse un disque aussi poignant qu’il est délicat. «Nos conversations en cul-de-sac / Quand le non-dit ne nous dit plus rien / Quand la beauté ne parle plus / Elle non plus que de choses plates», chante-t-elle sur Il faut se lever le matin. Et des observations comme ça, des petites images du quotidien dessinées finement, cette perle d’album en recèle tout plein. (Natalia Wysocka)

6. Les hôtels selon Patrick Groulx
Le sympathique Patrick Groulx nous a fait tordre de rire avec son numéro «Les hôtels», tiré de son dernier spectacle intitulé Job: humoriste, dont le DVD vient tout juste de sortir. Ses 20 années à faire des tournées – et donc à coucher dans un très grand nombre d’hôtels – lui confèrent certainement l’expertise pour raconter d’hilarantes anecdotes sur le sujet. Usant de ses fines observations ou d’informations glanées dans les médias, il raconte, avec ses mimiques faciales qui le distinguent, que les chambres sont beaucoup plus crades qu’on ne le pense et que le couvre-lit et la télécommande sont les objets sur lesquels on retrouve le plus de traces de sperme… Notre moment «on se roule par terre»: quand il doit se tortiller dans la douche pour que le rideau pas ben propre ­­­­– poussée par un vent inexpliqué – ne lui touche pas le corps. (Rachelle Mc Duff)

7. The Dragonfly of Chicoutimi
À l’Espace Go jusqu’au 19 avril, cinq comédiens portent la voix de Gaston Talbot, «the dragonfly of Chicoutimi», cet homme ambigu qui a perdu sa langue maternelle et sa joie de vivre près de la Rivière-aux-Roches. Dans un anglais approximatif, ils personnifient de façon très naturelle et convaincante le Gaston aphasique, le jeune cow-boy anglicisé, le vieil homme brisé, l’enfant, et même la mère. Ils racontent tous, par des indices, des mensonges et des rectifications, deux moments charnières de sa quête d’affection et d’identité. L’un de ceux-là : un rêve presque cauchemardesque fait pour la première fois… en anglais. L’effet est si poignant que le texte, au départ pour un personnage, semble presque conçu pour être livré par un tel chœur. (Roxane Léouzon)

On se désole pour…

Flash Boys
Le journaliste Michael Lewis passe le plus clair de Flash Boys à décrire les stratagèmes qu’utilisent les firmes de Transactions à haute fréquence pour piger dans les poches du Tout-Wall Street. Version simplifiée: ils utilisent leur avantage technologique pour influencer de manière à peine détectable les cours d’un marché de plus en plus complexe, avec pour résultat qu’ils volent carrément de l’argent aux investisseurs. Plate à dormir debout? Loin de là: les plus grosses proies sont souvent les fonds communs de placement – la Caisse de dépôt et placement du Québec en gère plusieurs, d’ailleurs –, qui sont la pierre angulaire de bien des fonds de retraite… (Jeff Yates)

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