Culture

Riff Raff @ New City Gas

Photo: Getty

Baz

29 janvier 2015 à 17h42 3 minutes de lecture

Vendredi 30 janvier
Riff Raff @ New City Gas

Il se passe des choses étranges avec Riff Raff. Ceux qui le suivent sur Instagram le savent; le rappeur texan de 33 ans est tranquillement en train de se transformer en monstre sous nos yeux. C’est weird. De personnage excentrique qui «freestyle» en faisant de la poudre pour devenir le meilleur rappeur sur terre, il est passé à cette montagne de muscles qui veut percer dans la WWE. Il a arrêté la drogue, il s’entraîne tous les jours, rêve de peser 250lb et mange le plus possible. Tout un retournement de situation, quand on pense au Riff Raff d’il y a deux ans…

Le réveil brutal s’est produit après qu’il a manqué le All-Star Celebrity Basketball Game où il devait jouer le 21 septembre dernier. Une veillée un peu trop arrosée où il était tombé le nez dans le sac l’avait achevé, et il avait dû annuler sa présence. «Je ne suis accro à aucune drogue. Si je réalise que la drogue ou l’alcool m’empêchent de devenir l’icône que je veux être, alors c’est le moment de changer.» En tant qu’excessif notoire, le voici donc qui se donne à 100% dans sa nouvelle passion : devenir le plus gros rappeur de l’histoire… littéralement.

Son premier album, Neon Icon, paru en juin 2014, connaît un parcours assez modeste, comme c’est souvent le cas avec ce genre de stars de l’internet. Ses fans ne sont pas de ceux qui achètent des albums. Ils consomment sa musique gratuitement sur YouTube ou sur d’autres sites comme Spotify ou Rdio. C’est l’ère moderne de l’industrie musicale : Riff Raff aura connu la gloire avant même de sortir son premier album.

Beaucoup de choses auront changé dans la vie de Riff Raff en 2014. Son public aussi semble avoir évolué. Après le Belmont, où il donnait des spectacles pour 200 jeunes néohipsters fans de sensations internet et de saveurs du moment, le voici qui s’offre le New City Gas et un public moins niché, plus nombreux et mainstream. Contrairement à ce que ses détracteurs lui prédisaient, et ils étaient nombreux, Riff Raff n’est pas mort. Son ascension est beaucoup moins rapide qu’à ses débuts, où son personnage était devenu viral, mais il n’est pas encore le has been qu’on aurait pu croire qu’il allait devenir. On savait bien qu’il n’allait pas rester la saveur du mois bien longtemps, mais Riff Raff y croit et il n’arrêtera pas. C’est bien de le voir reprendre sa vie en main au moment où il ne pouvait plus surfer sur la vague de la nouveauté. Même si le personnage est moins sexy qu’au départ, son rap est toujours aussi divertissant, et on verra bien si son association avec Mad Decent et Diplo était la chose à faire. Seul l’avenir nous le dira, mais j’espère qu’il est là pour rester.

950, rue Ottawa

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