Chanter au mois d’aimer
Pendant sept jours, en mai dernier, Mara Tremblay, Éric Goulet, Michel Rivard, Luc De Larochellière, Gilles Bélanger et les Mountain Daisies se sont réunis afin de créer un album et un spectacle. Le tout vient de bourgeonner.
Dès le premier soir, la joyeuse bande des sept s’est retrouvée autour d’un barbecue et de quelques bouteilles, et chacun a inscrit sur un bout de papier des phrases sans écrin qu’ils traînaient en bandoulière sur leur cœur.
Le tout a été déposé dans un chapeau, et c’est en les pigeant que chaque personne, jumelée à une autre, s’est vu imposer un thème. Au début, il était question d’un album, et un spectacle était envisagé si la qualité des chansons le justifiait. Résultat? Trente-cinq dates sont déjà programmées partout Québec pour une tournée qui ressemblera un peu à celle des musiciens babas cool des odorantes seventies.
C’est d’ailleurs en gardant en tête cette idée de tournée, donc de complémentarité et de disponibilité, que le groupe s’est constitué.
«Il y a quelques années, dans l’autobus qui nous ramenait de Saint-Tite où nous avions présenté une édition de l’Open Country, Michel parlait de ce projet. Déjà, il y avait un noyau composé de lui (Michel), d’Éric (Goulet), d’Ariane (Ouellet) et de moi», précise Carl Prévost, la moitié masculine des Mountain Daisies.
«Rigoureux. – Détendu. – Ouverture.» -Ariane Ouellet, Éric Goulet et Luc De Larochellière, décrivant chacun en un mot l’atmosphère de la semaine d’enregistrement
Par la suite, Éric Goulet a contacté Luc et Mara, qui n’ont pu résister à l’appel de l’alléchant projet. Cette approche collectiviste était en quelque sorte une première pour Luc, qui n’a jamais eu de groupe, bien que Goulet l’ait déjà contacté, au siècle dernier, pour lui proposer d’en former un. «Il est venu chez moi, et on a joué Amère America dans le sous-sol de chez mes parents», sourit Éric, qui n’a revu Luc que 10 ans plus tard.
Et c’est ce même Éric Goulet qui a amené l’idée du projet d’album 7 jours en mai. Un concept dont il connaissait la viabilité, puisqu’il avait déjà effectué ce genre de démarche pendant deux années de suite en qualité de directeur musical du Festival de la chanson de Granby. Démarche qu’il a reprise dans la maison d’Alexandre Belliard à L’Île Verte. «J’exécutais des maquettes à mesure qu’on créait des chansons et je me disais que si on avait eu davantage d’équipement, on aurait pu produire des CD et les vendre le soir même, après le spectacle, tant le résultat était concluant. Pour moi, il était évident que de répéter l’expérience avec de tels créateurs donnerait un résultat aussi fabuleux», explique Goulet, qui a immédiatement réservé le Studio B-12 à Valcourt, afin de s’assurer d’un ancrage qui contribuerait à mener le projet à terme.
L’objectif était de composer 24 chansons, puis de retenir les 12 meilleures, mais 14 d’entre elles ont finalement trouvé leur niche sur l’album. La sélection s’est faite par un vote secret de chaque artiste, qui notait les pièces enregistrées sur des maquettes en utilisant la mention A, B ou C. Ensuite, le batteur Vincent Carré a été invité à se joindre à la bande pour les sessions d’enregistrement de la sélection finale. Un genre de retour du «flower power» version 2016 que ce projet? «Oui, mais avec moins de substances illicites», lance Ariane, de Mountain Daisies. «Et il n’y a pas encore eu d’échanges de couple», ajoute Luc en riant.
«The Times They Are a-Changin’…» dirait Dylan.
7 jours en mai
Disponible dès vendredi