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«Corteo»: le cirque au-delà des prouesses

Un numéro de trampoline durant «Corteo». Photo: MajaPrgomet

Corteo, spectacle du Cirque du Soleil présenté pour la première fois en 2005, est de retour avec tout ce qu’il contient de merveilleux, cette fois au Centre Bell. Parsemé, bien évidemment, de prouesses physiques, le très réussi spectacle sait doser celles-ci, les faisant alterner avec bon nombre de numéros humoristiques et une foule de touches de folie propre à l’univers circassien.

Les artistes – ou athlètes, c’est toujours un entre-deux quand on parle de cirque – s’amusent avec des objets du quotidien: des lustres tournoient lors d’acrobaties aériennes, puis des lits-trampolines propulsent les interprètes qui exécutent alors des figures périlleuses.

Les classiques ne sont toutefois pas en reste, puisque des roues Cyr, une échelle d’équilibre, de la jonglerie, un duo de sangles aériennes, un pôle suspendu et une planche-sautoir ponctuent également des numéros. Les plus impressionnants? Sans doute les barres de gymnastique dans la conclusion du spectacle ainsi que le cadre coréen, où cinq artistes sont projetées dans les airs à bout de bras pour multiplier les pirouettes.

Humour et poésie

Telle une ode au cirque d’antan, où les animaux côtoyaient ce qu’on appelait à l’époque (peu judicieusement) le «freak show», Corteo nous invite aux spécialement joyeuses funérailles d’un clown, à sa rencontre avec les anges qui lui apprennent à voler ainsi qu’au survol de ses plus belles années, de son enfance à sa vie sous le chapiteau.

Comme dans une toile de Chagall, les anges virevoltent au-dessus de la scène à deux faces divisant le Centre Bell, avec un musicien-clown à chacun de ses coins. C’est toujours le cas dans les spectacles du Cirque du Soleil: la musique est omniprésente et devient un personnage en elle-même. Cette fois, elle culmine en un numéro où s’affrontent un violoniste et un impressionnant siffleur capable de reproduire les notes de l’instrument comme si son gosier était une flûte.

Parmi les petites et grandes folies de Corteo, mentionnons un funambule à l’envers, des souliers qui avancent seuls, des gens déguisés en chevaux (oui, oui, avec une personne qui fait l’avant et une autre l’arrière) ainsi qu’une balle de golf bien vivante et fort têtue qui n’a pas du tout envie de recevoir un coup. Mais le plus beau, poétique et amusant numéro de tous est sans nul doute celui où la Clownesse, une petite personne, est attachée à d’immenses ballons qui lui permettent de voler à travers la salle, se faisant donner des élans par la foule.

À travers toute cette magie, il y a tout de même quelques moments moins forts. C’est surtout le cas d’un passage avec un mini-théâtre où l’on prépare une représentation de Roméo et Juliette. Trop long et trop cacophonique, le numéro ne tient pas assez compte de la scène à deux faces et est présenté trop tard dans le spectacle, ce qui tend à faire décrocher le public juste avant la finale.

Corteo est pour les amoureux.euses du cirque, ces gens qui aiment les acrobaties, oui, mais aussi les clowns et l’ambiance, puisque ce cortège funèbre rend hommage à l’art circassien dans tout ce qu’il a de plus pur. Le spectacle est présenté au Centre Bell jusqu’au 1er janvier.

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