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Qui a peur des huiles pour le visage?

Young woman looking down with face moisturizer near eyes. Beautiful woman applying face lotion on her cheek. Beautiful intimate brunette girl with perfect and healthy skin feeling shy isolated on warm background. Photo: Getty Images/iStockphoto

jessicadostie - Métro

2 février 2017 à 11h16 - Mis à jour 2 février 2017 à 11h47 4 minutes de lecture

Des marques comme Nuxe et Moroccanoil ont contribué  à la démocratisation des huiles corporelles et capillaires. Aujourd’hui,  c’est au tour des huiles pour le visage de gagner en popularité.  Elles ne sont cependant pas indiquées pour tous.  Mode d’emploi.

Contrairement à ce que veut la croyance populaire, les huiles ne sont pas plus hydratantes que les crèmes. Elles ont une fonction bien différente, précise le  Dr Jean-François Tremblay, dermatologue à la clinique MédIME. «Pour utiliser des termes simples, disons que les huiles agissent davantage comme une pellicule de Saran Wrap qui empêche la perte d’hydratation sans pour autant en apporter, alors qu’un hydratant procure de l’eau à la peau», compare-t-il.

Bref, l’huile permet de conserver l’hydratation préexistante, mais ne pourra pas hydrater une peau sèche qui manque d’eau. «Les personnes à la peau très sèche devraient davantage se tourner vers les crèmes», suggère d’ailleurs le Dr Ari Demirjian, dermatologue et professeur adjoint au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Dans certains cas, les baumes ou les pommades, encore plus riches, peuvent être  indiqués, conseille-t-il.

Pas pour tous
En ce qui concerne les peaux à tendance acnéique, le réflexe d’éviter les huiles sur le visage est le bon, croit le dermatologue, quoi qu’en disent certaines blogueuses mal avisées. «Ça peut avoir pour effet d’aggraver l’acné, d’autant que, souvent, les peaux acnéiques sont déjà grasses et n’ont pas besoin qu’on ajoute de l’huile», souligne le Dr Demirjian, qui est aussi porte-parole de la Société canadienne de l’acné et de la rosacée. Ceux dont la peau à problèmes présente aussi des zones déshydratées auraient avantage à utiliser des produits ciblés, continue-t-il.

Le Dr Jean-François Tremblay partage cet avis: «Les huiles peuvent être comédogènes et provoquer l’acné, confirme-t-il. Ces temps-ci, je vois au moins deux ou trois personnes par semaine aux prises avec de l’acné causée par l’utilisation d’huile de coco, un produit très en vogue actuellement, mais qui peut réellement poser problème à certains types de peau.»

Même les démaquillants, «qui ont par définition une composante huileuse permettant de dissoudre le maquillage», souligne le  Dr Tremblay, devraient être utilisés en duo avec un nettoyant avec rinçage qui en éliminera les résidus, un peu sur le principe du rituel japonais du layering, qui prône l’utilisation successive de différents soins pour le visage.

Une question de saisons
Le Dr Demirjian estime par ailleurs qu’à moins d’avoir la peau extrêmement sèche, il est souvent superflu d’utiliser une crème pour le visage en été quand il fait chaud et humide. «Une peau normale n’a pas besoin d’être hydratée, à part peut-être en hiver», estime-t-il.

Autre mise en garde: surtout, ne pas se badigeonner d’huile par un beau matin ensoleillé avant de sortir. «L’huile agit comme une loupe et la peau brûle alors plus facilement», rappelle-t-il. Souvenons-nous simplement du pouvoir des huiles de bronzage…

Hydrater en hiver

Pour prévenir la peau de croco cet hiver, le Dr Jean-François Tremblay recommande d’hydrater le corps au sortir de la douche, quand la peau est encore légèrement humide. «C’est la meilleure façon d’emprisonner l’hydratation», rappelle-t-il, soulignant qu’il peut parfois être nécessaire d’exfolier l’épiderme au préalable «pour éliminer cette carapace de  kératine qui empêche les actifs de pénétrer la peau sèche».

S’il n’est pas contre l’utilisation d’une huile pour le corps, il propose une  solution de rechange qu’il juge «intéressante»: les huiles de douche, dont la pellicule huileuse demeure sur la peau longtemps après notre toilette.