Soutenez

Des milliers de plaintes portant sur le bruit des avions

small child deafened by roar of a large jet aircraft overhead
Des centaines de plaintes contre le bruit des avions atterrissent sur le bureau de ADM depuis que les citoyens peuvent utiliser une application pratique et rapide pour adresser leurs requêtes. Photo: Deposit

Le nombre de plaintes contre le bruit des avions pourrait exploser en 2019. Selon le créateur d’une application permettant d’envoyer des requêtes rapidement aux autorités, elles auraient déjà dépassé les 5000 en à peine six mois. Cette augmentation liée à l’utilisation de l’application est reconnue par Aéroports de Montréal, mais qui ne présente pas les mêmes chiffres.

 

Aéroplainte. Photo : Collaboration spéciale

Dans un communiqué publié en avril, ADM signalait que 384 personnes avaient fait 1550 plaintes de bruit en 2018. Le même document reconnaissait que 698 plaintes, soit près de la moitié, ont été reçues par le biais de Aéroplainte alors que cette application n’a été lancée qu’en octobre.

«Depuis décembre 2018, ADM ne présente plus aucun chiffre, a indiqué Vassilio «Bill» Mavridis. Je suis certain que nous allons dépasser les 11 000 en 2019, nous sommes déjà à une moyenne de 1000 par mois.»

M. Mavridis avait développé cette application pour téléphones intelligents gratuite l’année passée. Elle permet d’envoyer un courriel avec l’adresse du plaignant et l’heure du signalement à ADM.

Au téléchargement de l’application, sur Google play ou App Store, l’utilisateur doit inscrire ses coordonnées. Ensuite quand il veut signaler le bruit d’un avion, l’application enregistre l’heure et la date de l’événement à partir du téléphone.

Une option permet à M. Mavridis de recevoir une copie de la plainte quand elle est cochée par l’usager. C’est ainsi qu’il a pu compiler ses chiffres.

ADM sensible

Pour ADM la question du bruit des avions est importante, mais il ne dit pas s’il publiera prochainement d’autres chiffres de plaintes sur le bruit. Il rappelle toutefois que les données de 2018 sont publiques. «ADM publie des indicateurs sur le climat sonore (…) À noter que toutes les plaintes soumises via Aéroplainte sont comptabilisées dans les indicateurs d’ADM.»

Pour réduire le bruit, et les plaintes, les autorités de l’aéroport de Montréal-Trudeau mettent en avant des mesures prises dans le cadre d’un «plan d’action qui rassemble plus d’une vingtaine d’actions dans 9 catégories», nous dit-on dans un courriel.

Parmi ces actions, la mise en ligne de WebTrak, une plateforme qui permet aussi d’envoyer des plaintes par courriel. Elle est utilisable sur un ordinateur ou un cellulaire comme l’application de M. Mavridis.

«WebTrak donne plus d’information aux citoyens en indiquant les trajectoires, les types d’appareils, l’altitude et les niveaux de bruit enregistrés aux stations de mesure de bruit», nous écrit-on.

Est-ce que WabTrack peut-être utilisée pour comparer ou atténuer les chiffres de Aéroplainte ? ADM n’a pas répondu à la question.

Des stations de mesure du bruit

Pour l’année prochaine, M. Mavridis veut déployer un réseau de 40 stations de mesure du bruit de nouvelle technologie.

«Grâce à l’intelligence artificielle, ces stations différencient le bruit d’un avion par rapport à une autre source de sons. Elles indiquent aussi le type d’avion, le vol concerné et signalent s’il atterrit ou s’il décolle», énumère-t-il.

Couplées à l’application, ces stations peuvent fournir des données plus complètes par rapport à la plainte. «Avec Aéroplainte nous avons l’aspect qualitatif, avec ces stations nous aurons l’aspect quantitatif : combien d’avions et quel niveau de bruit enregistré en décibels», dit-il. À terme, ces stations seront liées dans un mini observatoire du bruit permettant de créer des cartes détaillées.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.