Des arbres coupés au Bois-de-Liesse

La Ville de Montréal et Hydro-Québec ont annoncé avoir signé le 24 mars, un accord pour financer le reboisement des emprises où seront abattus des arbres, notamment au Bois-de-Liesse, à Cartierville. Les résidents des rues adjacentes au bois ont reçu le 25 mars, une note les informant que les employés de la compagnie d’électricité passeraient le lendemain pour couper des arbres. Durant deux jours, les équipes d’Hydro-Québec ont abattu des dizaines d’arbres.

«Ils ne sont pas sous les lignes à haute tension, mais autour du terrain de passage des pylônes», s’est indigné Denis Lemieux, voisin du Parc-nature du Bois-de-Liesse, situé dans l’ancien village de Saraguay. Il fait partie d’un groupe de citoyens qui milite depuis deux ans et demi pour que le fournisseur en électricité procède à un élagage et non à des coupes franches.

«J’ai averti l’arrondissement, il y a quelques jours que c’est le début de la nidification des oiseaux migrateurs», souligne Sylvia Oljemark, porte-parole de la Coalition Verte et résidente du coin qui partage l’indignation de M. Lemieux. Elle a envoyé aussi un projet de résolution aux élus locaux pour pousser Hydro-Québec à adopter des méthodes de contrôle de la végétation sous ses lignes de transport d’électricité qui préserve la biodiversité et les écosystèmes à Saraguay.

Selon Hydro-Québec les lignes de haute tension qui traversent le Parc-nature de Bois-de-Liesse transportent 315 000 volts. Les arbres situés à cet endroit peuvent causer des arcs électriques et provoquer des incendies. Il était prévu de les couper en 2012.

On ne comprend rien
«C’est incompréhensible, au moment où on parle d’augmentation de la canopée et de lutte aux îlots de chaleur, on coupe des dizaines d’arbres matures et sains», s’insurge M. Lemieux. Selon le communiqué du 24 mars, la Ville et Hydro-Québec se sont entendus pour que le financement de 500 000 $ par an sur trois ans dans trois parcs contribue aussi au plan d’action canopée de Montréal.

Le plan d’action canopée, adopté en 2012, prévoit de faire passer l’indice canopée – la part de forêts et d’arbres sur le territoire de la ville – à 25 % d’ici 2025. Il est estimé actuellement à 20 %. «En juin dernier, Denis Coderre, le maire de Montréal, nous avait promis que plus jamais on ne couperait d’arbres matures», a dit Mme Oljemark. Alors que M. Lemieux et Mme Oljemark s’attendent à d’autres abattages massifs dans le Bois-de-Liesse, ils se disent mobilisés. «Nous allons continuer à alerter les médias et les élus», affirme M. Lemieux.

L’arrondissement a indiqué dans un communiqué publié le 2 avril, que la compagnie J.J.L Déboisement, mandatée par Hydro-Québec, procèdera à des travaux d’élagage au Bois-de-Liesse. Ces travaux débuteront le 7 avril, et se poursuivront durant trois semaines.