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Le groupe d’alphabétisation Le Tour de lire célèbre son 40e anniversaire

C'est bien Marie Auer-Labonté.
Le Tour de lire donne encore des ateliers en personne malgré la pandémie. Photo: Jason Paré/Métro Média

Le Tour de lire, un groupe communautaire d’alphabétisation populaire d’Hochelaga-Maisonneuve, célèbre son 40e anniversaire cette année.

L’événement était censé être célébré en 2020, puisque le groupe a été fondé en 1980 par cinq étudiants de l’UQAM, mais avec la pandémie, l’anniversaire a été remis à cette année.

Membre du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAC), Le Tour de lire travaille à défendre les droits des personnes analphabètes et peu scolarisées afin de contrer l’exclusion dont elles sont victimes.

«L’objectif de l’alphabétisation populaire, c’est la transformation sociale. C’est d’outiller les personnes analphabètes afin de mieux vivre dans la collectivité, tout en répondant à leurs besoins», précise la formatrice et cogestionnaire du Tour de lire, Marie Auer-Labonté.

L’idée est d’offrir des ateliers différents de ce qui se retrouve dans le milieu institutionnel où de toute façon, ces personnes ne vont pas, explique Mme Auer-Labonté.

Elle ajoute que ce sont les participants qui décident démocratiquement sur quoi ils vont travailler pendant les ateliers.

«Par exemple, on peut décider de travailler sur le logement parce que c’est un enjeu qui les touche de près», explique-t-elle.

La pandémie a évidemment complexifié leur approche pédagogique, surtout que certains participants, dont la moyenne d’âge est de 40-45 ans, ont des problèmes de santé.

«Pauvreté et problèmes de santé vont souvent de pair.» – Marie Auer-Labonté

Si des ateliers en personne sont encore donnés, d’autres se font dorénavant à distance, par téléphone, contraignant ainsi l’organisme à envoyer du matériel pédagogique par la poste.

Mme Auer-Labonté mentionne que le virtuel n’était pas une option, car leurs participants n’ont pas nécessairement une connexion Internet ou ont une connexion limitée. D’autres manquent tout simplement de connaissances en informatique. Jumeler ces facteurs à des problématiques d’analphabétisme, les formations avec Zoom était «extrêmement difficile, voire impossible».

Elle raconte que le RGPAC milite depuis plusieurs mois pour la création d’un programme afin que les personnes défavorisées aient accès à une connexion Internet à peu de frais, comme cela se fait ailleurs au Canada.

«Il existe un programme « les familles branchées »; les écoles prêtaient des tablettes, mais il y a des milliers d’adultes en alphabétisation au Québec qui ont été laissés-pour-compte.»

Pour souligner le 40e de l’organisme, les participants travaillent actuellement sur un cahier racontant l’histoire du Tour de lire.

Mme Auer-Labonté espère également pouvoir organiser une fête avec les nouveaux et les anciens, «lorsqu’on pourra se rassembler».

Développer sa confiance

Stéphane Guillemette suit les ateliers du Tour de lire depuis 2012. Il fait également partie du conseil d’administration de l’organisme, ainsi que du comité des participants. Cette expérience lui permet d’acquérir de nouvelles connaissances.

Avant son arrivée, il cachait son analphabétisme à sa famille et ses amis. Il raconte que les ateliers du Tour de lire lui ont permis d’avoir confiance en lui et de briser son isolement.

«Je n’avais pas de confiance pantoute et je ne sortais pas de chez moi.»

En plus de faire des rapports d’impôts, puisqu’il n’a «pas de problèmes avec les chiffres», il fait du bénévolat au CAP St-Barnabé.

Il a bien hâte que les activités régulières reprennent au Tour de lire, car il n’aime pas trop suivre certains des ateliers au téléphone.

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