La fin de la formation générale au Centre d’éducation des adultes de LaSalle confirmée

C’est officiel: l’édifice Clément du Centre d’éducation des adultes (CEA) de LaSalle, où est enseignée la formation générale, fermera ses portes le 30 juin. Le conseil d’administration du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB) a confirmé la réorientation de l’édifice le 31 janvier, au terme d’une période de consultation.

Chez les élèves, la déception et la frustration sont toujours vives.

Plus du tiers de la population étudiante a affirmé avoir l’intention d’abandonner sa formation après la fermeture du centre, lors d’un sondage réalisé par le comité des élèves du CEA Clément l’automne dernier. Des craintes de décrochage qui sont aujourd’hui avérées, précise un porte-parole du comité, Marc-Antoine Dufresne.

Plus l’année avance, moins il y a d’élèves […]. Il y en a qui commencent à se démotiver.

Marc-Antoine Dufresne, porte-parole du comité des élèves du CEA Clément

L’élève cite ainsi l’exemple d’une de ses collègues de classe. «Elle n’a même plus le goût d’apprendre parce qu’elle ne sait plus où elle pourrait aller à la fin de l’année.»

Les élèves de Clément sont des «raccrocheurs», et beaucoup vivent avec des troubles d’apprentissage, de l’anxiété et des difficultés de motivation, rappelait-il en décembre.

À partir du 3 juillet, les élèves de Clément seront réorientés vers le CAE d’Outremont, le CAE de Champlain, à Verdun, ou le CAE Jeanne-Sauvé, à Dorval. Ils pourront également continuer leur formation à distance.

La nouvelle vocation de l’édifice Clément sera éventuellement déterminée selon les besoins dans le quartier. À court terme, le CSSMB compte y réaliser des travaux d’entretien.

Pour une transition «harmonieuse»

Le CSSMB avait annoncé la fermeture de l’édifice Clément en novembre 2022, en raison d’une importante diminution d’achalandage – une baisse de 47% au cours des sept dernières années.

«[Cette année], la fréquentation quotidienne peut varier entre 70 et 90 personnes, précisait en décembre le directeur adjoint du CSSMB, Paul St-Onge. Pour un centre de cette taille, c’est vide.»

Un constat que Marc-Antoine Dufresne ne remet pas en question. Il accuse toutefois le CSSMB d’avoir laissé son école à l’abandon. «J’ai l’impression qu’ils n’ont jamais essayé de trouver une solution […], déplore-t-il. Ils ont attendu que ça soit dans le fond du baril, puis ils se sont dit “on ferme”.»

«Tout sera mis en place pour une transition harmonieuse, assure pour sa part par courriel le CSSMB. Suite aux échanges que nous avons eus avec nos élèves, nous nous sommes engagés à leur offrir un service de proximité, ajoute-t-on. D’ailleurs, nous sommes actuellement en pourparlers avec des partenaires et procédons à une analyse des options possibles.»

Selon Marc-Antoine Dufresne, les élèves se sentent plutôt laissés pour compte. «[Le CSSMB] n’a pas l’air de démontrer un intérêt à vouloir aider les élèves et à rendre la transition plus facile», laisse-t-il tomber.

Malgré tout, le porte-parole voit «une ouverture pour une possibilité de relocalisation» du service de formation générale à LaSalle «dans les prochaines années».