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Portrait inquiétant des «quartiers chauds» du nord-est de Montréal

Les Nord-Montréalais respectueux des mesures, selon un sondage
Photo: Olivier Faucher - Métro Média

La transmission communautaire est «très importante» dans le nord-est de Montréal, constatent des élus à la suite de la parution de données détaillées par arrondissement produites par la santé publique de Montréal.

En date du 12 mai, 24% des 1820 cas de COVID-19 à Montréal-Nord se recensent chez des travailleurs de la santé. À Rivière-Des-Prairies-Pointe-Aux-Trembles, ce taux s’élève à 27% sur 1525. Ces taux dépassent la moyenne montréalaise qui est de 20%.

Les données ne permettent pas de voir combien de cas proviennent des «milieux fermés», qui incluent les CHSLD, sur le nombre de cas totaux, mais on remarque une tendance à la baisse pour le nombre de nouveaux cas dans ces milieux.

Le dépistage des derniers jours, moins concentré sur les travailleurs de la santé, pourrait commencer à influencer les chiffres.

«On remarque que la transmission communautaire est très importante. Ça vient encore plus confirmer qu’on doit poursuivre les efforts dans la communauté.» -Christine Black, mairesse de Montréal-Nord

Même son de cloche dans l’arrondissement voisin

«On a probablement les données des premiers jours [de dépistage], pense Caroline Bourgeois, mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-Aux-Trembles. Mais ça dénombre qu’il faut pousser le dépistage et que c’est vraiment important.»

Pour RDP-PAT, impossible toutefois de distinguer les cas entre Rivière-des-Prairies et Pointe-Aux-Trembles, mais la mairesse se doute que la tendance se maintient à RDP, désigné quartier chaud par la santé publique. Mme Bourgeois, qui reçoit les données séparées sur une base hebdomadaire, aimerait qu’on les fournisse plus fréquemment.

Décès

Une différence notable entre les deux secteurs, le taux de décès par 100 000 habitants Celui de Montréal-Nord est de 166, soit l’un des plus élevés sur l’île.

Celui de Rivière-Des-Prairies, 91,8, est en deçà de la moyenne montréalaise de 97.

Les cas confirmés de COVID-19 sont aussi plus répartis à travers les âges à Montréal-Nord, alors qu’ils touchent davantage les personnes âgées à Rivière-Des-Prairies.

Un plan à long terme demandé

La confusion quant à l’avenir du dépistage dans ces «quartiers chauds» a contrarié plusieurs acteurs lors des derniers jours. Il faudrait désormais s’attaquer à des mesures concrètes pour aider les populations à long terme, selon la cofondatrice de l’organisme Hoodstock de Montréal-Nord, Nargess Mustapha.

«Toutes ces informations dans les derniers jours ont été très floues, déplore-t-elle. Maintenant, il y a un plan à court terme, mais pas à long terme. Pour freiner cette transmission, on a besoin d’un plan avec des interventions concrètes pour améliorer le milieu de vie de la population. Qu’est-ce qu’on fait avec les gens qui ont des symptômes, mais qui vivent avec plusieurs personnes dans un appartement?»

Controverse

La mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, s’est dite «fâchée» par des commentaires du directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, qui laissait entendre hier que l’achalandage aux cliniques de dépistage de Montréal-Nord était insuffisant. Dans une publication Facebook, elle a écrit que le centre dépistait pourtant «près de 150 tests par jours» alors qu’on lui indiquait que les attentes se situaient entre 40 et 50 tests. Dr. Arruda a rectifié le tir aujourd’hui, et s’est excusé.

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