Le nouveau report du SRB Pie-IX dénoncé

Le nouveau report dans le projet du service rapide par bus (SRB) Pie-IX est loin de réjouir l’arrondissement de Montréal-Nord et des organismes prônant l’utilisation du transport en commun, puisque l’usager devra patienter encore jusqu’en 2022 avant d’enfin voir l’aboutissement de ce corridor.

La Ville de Montréal présentait son programme triennal d’immobilisations (PTI), mercredi. On y apprend que la phase de plans et devis s’étirera jusqu’en 2017 et que les travaux, qui seront entamés en 2018, ne finiront que cinq ans plus tard.

Rappelons qu’en 2009, la ministre des Transports de l’époque, Julie Boulet, avait annoncé que la mise en service du SRB se ferait en 2012, mais les retards se sont accumulés au fil du temps.

Tout comme le disait la Ville de Montréal mercredi, le président du conseil d’administration de l’organisme Transport 2000, François Pepin, souhaite ardemment que le projet de réforme de la gouvernance métropolitaine que prépare le ministre Robert Poëti, pour définir les mandats de chacun des intervenants en matière de transport, permette d’éviter ce genre de complications dans le futur.

«Chaque fois qu’il y a un nouveau joueur concerné, ça amène des délais. Et c’est l’usager qui, pendant ce temps, doit attendre», soupire M. Pepin.

S’il considère qu’il est «sage de voir ce qu’il y a en dessous [du boulevard Pie-IX]» avant d’aménager les voies réservées, il espère que des «solutions temporaires» incitant les usagers de la route à prendre le transport en commun seront pensées si le boulevard doit être reconstruit.

Le maire de Montréal-Nord, Gilles Deguire, n’a pas été heureux d’apprendre cette nouvelle non plus.

«On tombe des nues, mais nous n’avons pas vraiment de contrôle là-dessus. Nous allons suivre ça de près et nous espérons que la réforme que prépare le ministre Poëti apportera des solutions.»

Il assure toutefois que ce report ne viendra pas retarder d’autres projets qui font partie du PPU Pie-IX, comme le projet de complexe sportif, par exemple.

Aucune promesse
Du côté de l’Agence métropolitaine de transport (AMT), la porte-parole Fanie Clément St-Pierre précise que «l’AMT n’a jamais donné de date publiquement [pour l’inauguration du SRB]. Nous avons toujours dit qu’à partir du moment où les travaux commencent, nous en aurons pour cinq ans.»

Elle ajoute que l’appel d’offres pour réaliser les plans et devis devrait être lancé d’ici la fin de l’année 2015. Une fois l’entreprise trouvée, il faut prévoir 18 mois pour la rédaction de ces documents, après quoi le gouvernement du Québec devra donner son aval. Ensuite les travaux pourront débuter.

Toutefois, Mme St-Pierre précise que la mise en service se fera tronçon par tronçon. Par exemple, la station Amos, à Montréal-Nord sera mise en service bien avant 2022.

Le contrat pour cette station a déjà été octroyé et les travaux devraient débuter «sous peu», indique l’AMT, pour une mise en service en 2016.

Une fois le SRB pleinement opérationnel, il reliera l’autoroute 440, à Laval, à l’avenue Pierre-de-Coubertin, à Montréal.

Une voie de desserte bidirectionnelle permettra aux autobus de parcourir le circuit de 11 km et de s’arrêter aux 17 stations (2 à Laval et 15 à Montréal) qui seront construites.

Le SRB pourrait permettre 70 000 déplacements par jour.