L’île Ronde, un nouvel espace protégé du Grand Montréal
L’îlot situé sur la rivière des Prairies entre Pierrefonds, l’Île Bizard et Laval contribuera à préserver des espèces comme le caryer ovale et la tortue géographique, toutes deux à l’étude pour les risques environnementaux auxquels elles font face.
Un héritage naturel intact
Un des souhaits de Thor Vikström en cédant les terres familiales à Conservation de la Nature du Canada (CNC) était de laisser un héritage naturel intact pour les générations futures. Pendant un demi-siècle, l’homme d’origine suédoise a vu l’étalement urbain réduire à presque néant les espaces sauvages entourant l’île de l’Ouest montréalais. C’est pourquoi il a décidé de faire don du territoire de trois hectares à l’organisme environnemental privé. Il espère ainsi que l’île demeurera un sanctuaire pour la faune et la flore de la Rivière-des-Prairies.
Une île au rôle clé
Julien Poisson, directeur des programmes de CNC pour le sud du Québec, voit dans cette nouvelle acquisition un signe encourageant pour le rétablissement de certaines espèces de la rivière. « Bien que petite, l’île joue un rôle clé dans l’habitat de la tortue géographique », signale le biologiste. La disparition de rives sablonneuses intactes comme lieu de ponte et de régulation de température corporelle met en péril cet animal, désigné « vulnérable » par le ministère des Forêts de la Faune et des Parcs du Québec. « Les îles vierges sur la Rivière-des-Prairies peuvent être comptées sur les doigts de la main », souligne le spécialiste.
Le caryer ovale quant à lui est classifié « susceptible d’être vulnérable ou menacé ». Cet arbre à noix feuillu présent sur l’île Ronde fait partie de l’alimentation des animaux sauvages de l’écosystème. En plus des rongeurs et des oiseaux aquatiques, CNC avise que plusieurs espèces sauvagines comme la bernache du Canada, le canard branchu, le canard chipeau, le canard noir, le canard d’Amérique et le grand harle peuplent ce secteur. La lotte, le grand brochet, la perchaude, le poisson-castor, l’achigan à grande bouche et la marigane noire habitent les eaux de la rivière qui séparent Montréal et Laval.
L’île Ronde, appartenant aux Îles-de-Laval, devient ainsi le quatrième lot protégé par CNC dans la région montréalaise. Elle se joint aux seize hectares de forêt ainsi que l’île Hébert, que l’OBNL détient à Senneville, l’île Bonfoin à Pointe -aux-Trembles et aux Îles des Rapides de Lachine à Lasalle. Ces dernières ont été cédées par Hydro-Québec au début des années 2000.