Des boîtes de dons utilisées pour des dépôts sauvages
Depuis le début de la pandémie, des citoyens utilisent les boîtes de dons caritatifs pour déposer une multitude de déchets, dont des pneus usagés et des matelas, déplore un organisme de l’est de Montréal.
Philippe Siebes, directeur de l’organisme Le Support, est exaspéré par les dépôts sauvages qui se multiplient autour de ses boîtes de dons.
«Depuis le mois de mars, c’est vraiment problématique. On gère une quantité phénoménale de matières qui sont bonnes pour les poubelles […] toutes sortes d’affaires sans valeur, dont on doit ensuite se départir», dénonce-t-il.
L’organisme situé sur le boulevard des Grandes-Prairies a pour mission de recueillir des fonds pour la Société québécoise de la déficience intellectuelle (SQDI). La façon d’opérer est simple: Le Support dispose de plus de 200 boîtes de dons à travers la région métropolitaine. Dans celles-ci, les citoyens peuvent déposer les vêtements et articles domestiques dont ils n’ont plus besoin. Ces items sont ensuite revendus.
«L’entièreté des profits retourne à la [SQDI]», assure M. Siebes, directeur de l’organisme Le Support.
Néanmoins, les nombreux dépôts sauvages occasionnent des frais pour l’organisme.
«Ça vient nous miner. Il y a les temps supplémentaires des camionneurs, la manipulation et les coûts supplémentaires pour se départir de la matière. On a moins d’argent à donner en bout de ligne, et ça va à l’encontre de ce qu’on peut faire», résume-t-il.
Le problème c’est tellement amplifié que l’organisme a dû enlever certaines boîtes. Il envisage d’en retirer d’autres.
«Ça pénalise non seulement la fondation, mais aussi nos partenaires. Certains, comme les Couche-Tard qui sont avec nous depuis 30 ans, acceptent d’héberger nos boîtes [sur leur terrain], mais doivent subir un préjudice quand il y a des dépôts sauvages», se désole M. Siebes.
Piste de solution
Selon lui, il faut sensibiliser les gens à la problématique que peuvent vivre les organismes disposant de boîtes de dons. Dans le cas du Support, les vêtements et souliers en bon état seraient à privilégier. En cas d’incertitude, il est également possible d’appeler l’organisme ou de consulter sa page Web pour vérifier ce qui est accepté.
«On vit de ces dons-là. Je ne veux pas froisser nos donateurs. C’est important de continuer à donner.» – Philippe Siebes, directeur de l’organisme Le Support
Les dons ne devraient jamais être laissés à l’extérieur des boîtes.
«Quand on le fait, il y a du pillage. Les gens viennent fouiller et prendre les meilleurs éléments. Autour des boîtes, ça devient un dépotoir. Si la boîte est pleine, il vaut peut-être mieux repasser le lendemain», explique M. Siebes.
Son organisme a aussi augmenté la fréquence à laquelle les boîtes sont vidées afin de permettre que les lieux restent propres.