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Émilie Léger: mélanger les formats numériques et traditionnels

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L’œuvre «Fragments de conversation» d’Émilie Léger. Photo: Gracieuseté/Émilie Léger

Ayant débuté sa carrière artistique en faisant de l’art numérique, l’artiste de Pincourt, Émilie Léger, a fait évoluer sa démarche et fusionne maintenant ce format avec l’art traditionnel.

Alors que plusieurs artistes commencent par s’intéresser à l’art traditionnel pour ensuite appliquer leur mode de création à l’art numérique, Mme Léger a fait le parcours inverse. Alors étudiante en arts et lettres au Cégep de Valleyfield, elle s’initie d’abord à ce format en 2005 lors de ses cours avec le logiciel Photoshop.

Intéressée au design graphique, elle utilise rapidement l’ordinateur pour créer. «C’était plus accessible pour moi, dit-elle. J’utilisais déjà ces logiciels pour le travail donc j’ai commencé à m’en servir pour faire de l’art.»

Au fil des années, elle souhaite intégrer des caractéristiques de l’art traditionnel à ses œuvres, telles que les textures et la matière. Elle décide donc d’imprimer ses créations sur différents canevas et de leur ajouter de la peinture acrylique.

«Il s’agissait d’ajouter de la texture sur mes pièces numériques, indique-t-elle. C’est d’ailleurs ce que je fais avec mes projets de cet été.»

Son projet Soirs d’été est constitué de collages d’extraits de textes sur lesquels de la peinture acrylique est ajoutée alors que sa série Les attaches propose des impressions de visages, notamment, sur des pages de dictionnaire.

Numérique

L’artiste considère qu’un des plus grands avantages que possède le format numérique est sa variété de supports d’impression. C’est pourquoi elle en explore de nouveaux lors de ses projets de cet été.

«Il y a possibilité d’imprimer sur cavenas, aluminium brossé et Plexiglass, entre autres, dit-elle. De plus en plus, les galeries d’art sont adaptées pour recevoir ce support-là et en reconnaître la valeur artistique.»


L’œuvre La femme monarque d’Émilie Léger / Gracieuseté – Émilie Léger

L’accessibilité des logiciels de création, notamment avec la tablette numérique, expliquerait l’essor de ce format. «Tout le monde y a accès facilement donc peut commencer à créer, continue Mme Léger. Les artistes s’y intéressent aussi de plus en plus.»

Certains pourraient penser qu’une œuvre numérique a moins de valeur qu’une œuvre traditionnelle en raison de sa facilité de reproduction ou de réimpression. Émilie Léger n’est pas de cet avis, au contraire.

«Pour y remédier, on peut limiter le nombre de copies imprimées par l’artiste, indique-t-elle. De cette manière, on est certain que les œuvres seront présentées de la façon voulue par l’artiste.»

Échange

L’artiste de Pincourt travaille à temps partiel au Conseil des arts et de la culture de Vaudreuil-Soulanges (CACVS) en tant qu’agente aux communications et à l’accompagnement. Cela lui permet de partager ses connaissances avec d’autres artistes, dont ceux du numérique, qui se font rares dans la région.

«J’adore ça, dit-elle. C’est un vrai échange de connaissances. On voit de plus en plus de médiation culturelle dans notre région et c’est excitant d’en faire partie.»

Mme Léger entamera d’ailleurs une maîtrise en arts visuels et médiatiques en concentration recherche-intervention lors de laquelle elle s’intéressera à la promotion de l’art à l’échelle régionale.

En plus de ses études, elle compte, dans les prochaines années, continuer à produire des œuvres tout en travaillant au CACVS. Son prochain objectif serait de présenter ses œuvres à plus grande échelle.

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