Voilà maintenant environ un an que ton regard et ton beau visage occupent mon esprit… On s’est vu quelques fois au gym Vie en Forme sur St.-Catherine, proche du métro Place-des-Arts. Par moments, j’avais l’impression que tu m’observais m’entraîner et à chaque fois que nos regards se croisaient, tu détournais le tien. Dès
lors, je te trouvais mignon, mais je faisais semblant de t’ignorer, d’être indifférent à ton charme pourtant indéniable.
Une fois en particulier, le regard que t’as posé sur moi m’a marqué et juste à y penser, j’en ai des frissons… T’entrais dans le vestiaire du gym où je t’ai vu pour la première fois pour te changer afin de commencer ton entraînement et moi je me changeais parce que j’avais fini le mien. En refermant mon casier pour la dernière fois avant de partir, j’ai regardé dans ta direction et, pendant une fraction de seconde, j’ai décelé ton regard admiratif à mon endroit. Je l’ai ignoré et suis parti. Je le regrette aujourd’hui. J’aurais dû te parler, mais je n’en avais pas le courage. Aujourd’hui, cette fraction de seconde interminable, ce bref regard échangé me hante lorsque ma vie fais face à la quiétude et va même jusqu’à me faire manquer mon souffle. Cette insouciance, cette pureté, cette profondeur dans ce regard me laissent sans voix lorsque je me remémore ce souvenir. Quand ce moment est arrivé, il est vrai que cela faisait un bout que je ne t’avais pas croisé au gym, peut-être étais-tu juste surpris de me voir…? J’espère juste que mon coeur ne s’emballe juste pas pour rien dans toute cette histoire…!
Mon abonnement au gym est expiré et je ne te vois pas ailleurs. Qui es-tu? Je n’ai même pas de nom à mettre sur ce beau visage… Je sais que t’es sûrement dans la mi-vingtaine, que t’as les cheveux châtains, peut-être même foncés et que tu portes des lunettes carrées, style hipster, noires. De plus, je t’ai souvent vu avec un t-shirt bleu (il me semble) avec le logo de bodybuilding.com au gym. Pour ce qui est des yeux, je m’en veux terriblement, si tu savais, de ne pouvoir point mettre une couleur sur ce beau regard. Je m’en veux aussi d’avoir des souvenirs évasifs de toi lorsque j’ai besoin d’être en paix avec moi-même. On dirait qu’ils s’estompent et je ne veux pas qu’ils disparaissent, car ils seront peut-être la seule chose que j’aurais de toi, de toute cette folie.
Une douce nuit du mois d’octobre dernier, je crois t’avoir aperçu non loin du métro Vendôme. Tu descendais de la 90 et je montais dans la 105 devant le métro. Est-ce que c’était bien toi ou je deviens fou? En croyant t’apercevoir, j’ai senti le sol se dérober à mes pieds, le souffle me manquer. J’aurais voulu courir à ta rencontre, mais mon bus était déjà là, comme pour m’empêcher de faire une erreur. Est-ce que cela aurait été une erreur? De toute façon, qu’aurais-je bien pu te dire? À toi qui mène une vie sans histoire et qui ne se doute pas que tu représentes tant pour un parfait inconnu…
Je t’écris dans ce journal en espérant que tu te reconnaîtra et que t’entrera en contact avec un être humain qui t’apprécie sincèrement et ce, sans égard au sexe que tu as. Je veux aussi, par ce message, que tu mettes les points sur les i pour moi, car je ne peux plus vivre avec les souvenirs et le doute. Est-ce que je fabule ou sont-ils réciproques tous ces sentiments que j’ai? Si jamais t’es dégoûté et que tu ne veux rien savoir, prends quand même l’occasion de me contacter si t’as besoin de quelqu’un pour t’écouter raconter ton histoire sans te juger, car, après tout, nous sommes tous des êtres humains qui avons une histoire bien à nous à raconter et il faut se l’avouer que personne ne semble être disposé à nous écouter dans notre société qui court après le temps…
Pour ceux et celles qui reconnaissent celui que je décris dans ces lignes, parlez-lui de ce message et contactez-moi avec ne serait-ce qu’un nom au thelonelyboywhohasthelovethatkeepshimwaiting@hotmail.com. Merci!