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Abus sexuels : Kavanaugh fragilisé par de nouvelles accusations

Protesters gather in front of the Supreme Court holding signs with the image of Judge Brett Kavanaugh that read "Kava Nope" and "We Believe Christine Blasey Ford" on Capitol Hill in Washington, Monday, Sept. 24, 2018. A second allegation of sexual misconduct has emerged against Judge Brett Kavanaugh, a development that has further imperiled his nomination to the Supreme Court, forced the White House and Senate Republicans onto the defensive and fueled calls from Democrats to postpone further action on his confirmation. President Donald Trump is so far standing by his nominee. (AP Photo/Carolyn Kaster) Photo: The Associated Press

La candidature du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême des Etats-Unis a été fragilisée mercredi par une nouvelle accusation d’abus sexuel remontant à sa jeunesse et l’apparition d’une première faille dans le soutien jusqu’ici indéfectible de Donald Trump.

Julie Swetnick, une fonctionnaire fédérale, a accusé le magistrat d’avoir fait partie au début des années 80 d’un groupe de garçons qui tentaient de faire boire ou droguer des filles en vue d’abuser d’elles.

Le président Trump a immédiatement dénoncé des «fausses accusations», tandis que Brett Kavanaugh, 53 ans, rejetait des attaques «ridicules» venues de «la quatrième dimension».

La fonctionnaire affirme également avoir été elle-même victime d’un viol collectif lors d’une fête où Brett Kavanaugh était «présent» vers 1982.

«Je ne sais pas de qui il s’agit et ceci n’a jamais eu lieu», a-t-il rétorqué dans un communiqué.

Le juge, qui se dit victime d’une «campagne de calomnies» destinée à bloquer sa confirmation, a affirmé à plusieurs reprises avoir toujours traité les femmes avec respect.

Le président a quant à lui attaqué l’avocat de Mme Swetnick — qui défend déjà l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels engagée dans une bataille judiciaire avec Donald Trump. Michael Avenatti est, selon lui, «un avocat de bas étage», un «minable», uniquement «bon à porter de fausses accusations».

De leur côté, les démocrates ont exigé mercredi une enquête du FBI et demandé la suspension du processus de confirmation de Brett Kavanaugh, dont la candidature doit être approuvée par le Sénat.

Le chef des sénateurs démocrates, Chuck Schumer, a même demandé que le magistrat retire sa candidature.

Julie Swetnick explique dans sa déclaration avoir participé à une dizaine de fêtes dans la région de Washington entre 1981 et 1983 où se trouvaient aussi Brett Kavanaugh et un de ses camarades, Mark Judge, déjà cité par la première accusatrice.

«À plusieurs reprises lors de ces fêtes, j’ai vu Mark Judge et Brett Kavanaugh boire de manière excessive et avoir un comportement totalement inapproprié, notamment en devenant très agressifs avec les filles», écrit-elle, en les accusant notamment d’avoir «caressé et peloté des filles sans leur consentement».

«Brett Kavanaugh et d’autres tentaient de soûler et de désorienter les filles à un point qu’elles pouvaient être violées en réunion», assure-t-elle encore. «J’ai un souvenir vivace de garçons alignés à l’extérieur des chambres lors de ces soirées, attendant de prendre leur tour avec la fille à l’intérieur.»

«En 1982, j’ai été victime d’un de ces viols collectifs», confie-t-elle, en expliquant avoir été incapable de se défendre probablement sous l’effet d’une drogue. «Mark Judge et Brett Kavanaugh étaient présents» à la fête, affirme-t-elle sans donner plus de détails.

Sa déclaration a été transmise à la commission judiciaire du Sénat, chargée d’évaluer les candidats à la Cour suprême, par son avocat Michael Avenatti. Les avocats de la commission ont commencé à l’examiner, selon un porte-parole.

Ce nouveau témoignage intervient à la veille de l’audition publique au Sénat d’une universitaire de 51 ans, Christine Blasey Ford, qui affirme avoir été agressée sexuellement par le jeune Kavanaugh lors de leurs années de lycée.

Elle affirme qu’avec Mark Judge, il l’a isolée dans une chambre, avant de la plaquer sur un lit et de tenter de la déshabiller. Profitant de leur ébriété elle serait parvenue à fuir.

Egalement accusé d’avoir exhibé son sexe au nez d’une camarade d’université lors d’une soirée arrosée à Yale, le magistrat nie en bloc.

Jusqu’à présent, il bénéficie du soutien inconditionnel du chef de l’État et de la majorité républicaine.

Le locataire de la Maison blanche a promis à son électorat de nommer un juge conservateur à la Cour suprême, institution chargée de trancher les questions de société les plus épineuses, comme la régulation des armes à feu, le droit à l’avortement ou le mariage homosexuel.

L’entrée du juge Kavanaugh placerait en effet les juges progressistes ou modérés en minorité au sein de la plus haute juridiction des Etats-Unis.

Donald Trump souhaitait pouvoir le faire avant les élections parlementaires du 6 novembre.

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