Trump renforce la pression sur le Sénat avant un vote sur le mur frontalier

Donald Trump a renforcé lundi la pression sur les sénateurs républicains pour tenter d’éviter un camouflet sur le financement d’urgence du mur à la frontière avec le Mexique lors d’un vote attendu cette semaine, tout en réclamant plus de huit milliards de dollars supplémentaires pour poursuivre sa construction.

Le Sénat américain doit voter, à partir de mercredi, sur une résolution proposée par les démocrates afin d’annuler la procédure d’»urgence nationale» décrétée par le président républicain pour financer ce mur, censé freiner l’immigration clandestine.

Quatre sénateurs républicains ont indiqué qu’ils voteraient pour cette résolution, qui pourrait donc être adoptée à la chambre haute, malgré la majorité républicaine. 

Ce vote marquerait l’adoption finale de la résolution, qui a déjà été approuvée par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. 

Donald Trump a promis, dans ce cas de figure, de bloquer ensuite ce texte en y mettant son veto présidentiel. Il pourrait ainsi continuer à construire le mur, mais n’éviterait pas l’humiliation de voir son financement d’urgence rejeté grâce au soutien de certains républicains. 

«Les sénateurs républicains ont un vote très facile cette semaine», a écrit le président lundi sur Twitter. «Il s’agit de la sécurité à la frontière et du mur (arrêter la criminalité, les drogues, etc.), pas d’une question de constitutionnalité ou de précédent». 

Les démocrates «sont unis à 100%» sur la question, a-t-il insisté, exhortant les républicains à se montrer «durs». 

La date du vote n’a pas encore été fixée, mais il ne devrait pas avoir lieu avant mercredi, selon un haut responsable parlementaire républicain. Il est attendu avant les vacances parlementaires, qui débuteront le 16 mars.

Frustré par le refus du Congrès de lui accorder le budget qu’il réclamait pour construire le mur frontalier, Donald Trump a déclenché le 15 février une procédure d’»urgence nationale» qui lui permet de contourner les parlementaires afin de débloquer plus de huit milliards de dollars de financements. 

Cette mesure exceptionnelle a indigné les démocrates, mais aussi des élus de son camp, qui estiment que le républicain outrepasse les pouvoirs présidentiels et crée un dangereux précédent. 

En parallèle, la Maison Blanche a présenté lundi son projet de budget pour l’exercice 2020, qui comprend 8,6 milliards de dollars supplémentaires pour financer le mur frontalier. Compte tenu de la farouche opposition des démocrates, ce plan de financement a peu de chances d’être approuvé par le Congrès.