Virus asiatique: la Corée du Nord ferme ses portes aux touristes
La Corée du Nord va fermer ses frontières aux touristes pour se protéger du virus apparu dans la Chine voisine, a annoncé mercredi une agence de voyage.
Plusieurs pays ont renforcé les contrôles aux aéroports en raison de cette épidémie repérée en décembre dans la ville chinoise de Wuhan et qui s’est propagé ailleurs en Asie et jusqu’aux États-Unis.
Le bilan du nouveau coronavirus, qui est de la même famille que le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) qui avait fait 774 morts en 2002-2003, s’est encore alourdi mercredi en Chine, où les autorités ont fait état de neuf morts. Elles avertissent également que le virus pourrait «muter» et se propager plus facilement.
«Mesure de précaution»
La très grande majorité des touristes étrangers en Corée du Nord arrivent de Chine, et leur nombre a augmenté l’année passée en raison d’un réchauffement des relations entre les deux voisins. Un afflux de visiteurs qui est pour le Nord une précieuse source de devises étrangères.
Mais à compter de mercredi, la Corée du Nord «va temporairement fermer sa frontière à tous les touristes étrangers par mesure de précaution face au virus», a annoncé dans un communiqué l’agence de voyage basée en Chine, Young Pioneer Tours, qui est spécialisée dans les séjours en Corée du Nord.
Elle a ajouté qu’elle ignorait les détails de cette mesure.
Koryo Tours, numéro un des voyages au Nord pour les touristes occidentaux, a dit être «informé de ce que des mesures étaient envisagées», en précisant attendre de plus amples informations mercredi.
Ce ne serait pas la première fois que Pyongyang ferme sa frontière aux touristes du fait d’une épidémie.
En octobre 2014, elle avait fait de même pour se protéger du virus Ebola, alors même qu’aucun cas n’avait été détecté en Asie. Elle avait aussi décidé d’une période de quarantaine de 21 jours pour tous les étrangers entrant sur son sol, y compris les diplomates et les hommes d’affaires.
Un système de santé peu développé
Le journal officiel nord-coréen Rodong Sinmun ne fait cependant mercredi état d’aucune mesure particulière des autorités face au virus chinois. Mais il mentionne bien l’épidémie en Chine, en indiquant qu’elle s’est «rapidement propagée» et que les autorités chinoises ont pris des «mesures correspondantes».
Le système de santé nord-coréen est peu développé, et le pays souffre de pénuries chroniques de médicaments.
Quand l’épidémie de coronavirus Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) s’était déclarée en 2015 en Corée du Sud, le Nord avait annoncé des mesures «draconiennes» pour tenir l’épidémie à distance.
Des médias avaient rapporté que Pyongyang avait pendant des mois interdit à ses diplomates et travailleurs expatriés de rentrer au pays.
Pyongyang avait également suspendu les voyages organisés étrangers lors de l’épidémie de Sras.