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Israël: le groupe État islamique dit vouloir lancer une «nouvelle phase» d’attaques

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Mur occidental et Rocher du Dôme à Jérusalem, Israël. Photo: 123rf

Le groupe ultra-radical État islamique (EI) a affirmé lundi, dans un message audio, vouloir lancer une «nouvelle phase» de son «jihad», en ciblant spécifiquement Israël.

Cet appel est lancé alors que le président américain Donald Trump reçoit lundi son «ami» le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avant de présenter un plan de paix régional jugé «historique» par Israël mais rejeté par avance avec force par les Palestiniens.

Le nouveau chef de l’EI, Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi, est «déterminé» à entamer une «nouvelle phase qui n’est autre que de combattre les Juifs et de rendre ce qu’ils ont volé aux musulmans», a affirmé le porte-parole de l’EI, Abou Hamza El Qourachi, dans ce message de 37 minutes diffusé sur l’application Telegram.

«Les yeux des soldats du califat, où qu’ils se trouvent, sont toujours (rivés) sur Jérusalem», a-t-il ajouté.

«Dans les prochains jours, si Dieu le veut, vous verrez (…) ce qui vous fera oublier les horreurs» du passé, a encore déclaré Abou Hamza El Qourachi, en allusion à une éventuelle attaque.

Présent dans le Sinaï

L’AFP n’a pas pu immédiatement authentifier le message mais l’enregistrement a été diffusé sur les organes de propagande habituels du groupe sur les réseaux sociaux.

Avant sa défaite territoriale en mars 2019, l’organisation jihadiste avait administré un vaste «califat» autoproclamé à cheval sur la Syrie et l’Irak, qui a compté jusqu’à sept millions d’habitants.

Elle y imprimait une monnaie, prélevait des taxes et gérait des programmes scolaires.

Sous l’effet d’opérations militaires combinées des forces syriennes et irakiennes soutenues par leurs alliés respectifs, ce vaste territoire s’est réduit comme peau de chagrin avant d’être rayé de la carte.

Mais l’EI a préservé en Syrie et en Irak une présence non négligeable autour de l’Euphrate et dans le désert attenant.

Il possède également plusieurs branches en Afrique et en Asie, qui mènent toujours des attaques meurtrières.

Le groupe État islamique est notamment présent dans la péninsule égyptienne du Sinaï, frontalière d’Israël et que l’État hébreu avait occupée pendant 15 ans après la guerre israélo-arabe de 1967.

Plan de paix américain

Lundi, le porte-parole de l’EI a fustigé le «plan de Trump» sur la paix au Proche-Orient. «Aux musulmans de Palestine et du monde entier (…) soyez l’ogive de la lutte contre les Juifs», a-t-il déclaré dans son message.

Il a exhorté les combattants de l’EI, en particulier ceux de Syrie et du Sinaï, à transformer les colonies juives en «terrain d’essai» pour leurs armes et «roquettes chimiques».

Quelque 600 000 colons israéliens vivent actuellement dans les colonies à Jérusalem-est et en Cisjordanie occupée, auprès d’environ trois millions de Palestiniens.

Les États-Unis ont présenté en juin le volet économique de leur plan de paix, qui prévoit environ 50 milliards de dollars d’investissements internationaux dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans.

Selon les Palestiniens, le plan américain comprend l’annexion par Israël de la Vallée du Jourdain, vaste zone stratégique de la Cisjordanie, et des colonies dans les Territoires palestiniens, ainsi que la reconnaissance officielle de Jérusalem comme seule capitale d’Israël.

C’est d’ailleurs depuis la reconnaissance en décembre 2017 par M. Trump de Jérusalem comme la capitale d’Israël que les dirigeants palestiniens ont coupé tout contact formel avec la Maison Blanche.

Lundi, le premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a appelé la communauté internationale à boycotter le plan américain.

Ce plan «ne passera pas» et pourrait même conduire les Palestiniens à une «nouvelle phase» de leur lutte, a prévenu dimanche Ismaïl Haniyeh, chef du mouvement islamiste Hamas.

Donald Trump a annoncé le 27 octobre la mort de l’ex-chef de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi lors d’un raid dans le nord-ouest de la Syrie.

Peu après, l’EI avait désigné Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi comme nouveau «calife des musulmans». Mais ce dernier était inconnu des analystes, certains doutant même de son existence, et un haut responsable américain le qualifiant de “parfait inconnu”.

L’organisation est désormais dirigée par Amir Mohamad Abdel Rahmane al-Maoula al-Salbi, a récemment affirmé le quotidien britannique The Guardian, citant des responsables de deux services de renseignement non précisés.

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