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Covid-19: le Japon refuse de parler de menaces pour les Jeux de Tokyo

Le PDG des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo, Toshiro Muto Photo: Koji Sasahara / The Associated Press
Rédaction - Agence France-Presse

Les organisateurs des Jeux olympiques de Tokyo et le gouvernement japonais sont passés à l’attaque après que le Montréalais Richard Pound eut laissé entendre que la présentation des prochains Jeux d’été était menacée par l’épidémie de Covid-19 et que leur sort sera décidé au cours des trois prochains mois.

Le chef de la direction du Comité organisateur des Jeux de Tokyo, Toshiro Muto, a convoqué les médias, mercredi après-midi, afin de commenter les déclarations de l’ex-vice-président du Comité international olympique faites la veille à l’Associated Press.

«Ce que nous croyons, c’est que les Jeux olympiques et paralympiques auront lieu comme prévu, a déclaré Muto. Pour l’instant, l’évolution du Covid-19 est, nous l’admettons, difficile à prévoir, mais nous prendrons les mesures nécessaires à la tenue de jeux sécuritaires.»

L’épidémie de Covid-19 qui a éclos en Chine a infecté plus de 80 000 personnes et tué plus de 2700 personnes sur la planète. La Chine rapporte quant à elle 2715 décès sur son territoire. Au Japon, cinq décès ont été attribués au virus. Pound est membre du CIO depuis 1978.

Il a servi deux mandats comme vice-président et a été le président fondateur de l’Agence mondiale antidopage. Il est membre du CIO depuis 13 ans de plus que l’actuel président, Thomas Bach, en plus d’avoir représenté le Canada aux JO en natation.

«Vous pourriez bien sûr attendre jusqu’à deux mois avant s’il le faut, a mentionné Pound à l’Associated Press. C’est la nouvelle guerre et vous devez y faire face. À ce moment, je dirais que les gens vont devoir se demander: Est-ce sous un contrôle suffisant pour que nous puissions être en sécurité pour aller à Tokyo, ou non?»

Du contexte entourant le Covid-19

Pound a émis ce commentaire à titre de membre du CIO, mais il ne fait pas partie de son groupe actuel de leaders. Son opinion est toutefois souvent recherchée par les autres membres du CIO.

«Que la fin mai soit la date butoir, nous n’y avons jamais songé ou jamais entendu quoi que ce soit à ce sujet, a déclaré Muto. Alors quand nous avons posé des questions, la réponse du CIO a été qu’il ne s’agissait pas de leur position officielle.»

Le CIO a toujours dit que les Jeux de Tokyo auraient lieu comme prévu et qu’il suit les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une agence des Nations Unies. Le virologue japonais Hitoshi Oshitani, qui a déjà travaillé pour l’OMS, a déclaré la semaine dernière qu’il ne pouvait pas prévoir qu’elle serait la situation dans cinq mois.

Les JO doivent s’ouvrir le 24 juillet pour 11 000 athlètes. Ils seront suivis, à compter du 25 août, des Paralympiques, où 4400 athlètes sont attendus. L’Australien John Coates, membre du CIO et chef de l’équipe d’inspection des Jeux de Tokyo, a rappelé que le CIO est doté d’un fonds d’urgence de 1 G$ US qui pourrait être mis à contribution si les Jeux sont annulés.

«Les Jeux ne sont pas annulés, a-t-il dit au Sydney Morning Herald. Mais s’ils devaient l’être, le CIO est en mesure de financer les sports membres et les comités olympiques nationaux. Mais on ne planifie pas d’annuler les JO. Nous avons annulé des Jeux en temps de guerre», a-t-il ajouté. Il suffit de jeter un œil attentif sur l’évolution de cette situation.»

Des discussions, des débats

Un groupe de travail du gouvernement nippon s’est réuni mercredi. Au cours de cette rencontre, le premier ministre du Japon, Shinzo Abe, a demandé aux organisateurs d’événements sportifs ou culturels majeurs d’annuler leurs activités au cours des deux prochaines semaines.

«Ces prochaines semaines sont extrêmement importantes pour freiner l’évolution de l’épidémie de Covid-19, a noté M. Abe. Nous demandons aux organisateurs d’annuler ou reporter leurs événements, au pire d’en réduire le nombre de participants.»

Il n’a pas identifié d’événements en particulier, mais il a précisé qu’il parlait d’événements d’envergure nationale, attirant d’importantes foules. Muto a aussi refusé de spéculer sur l’avenir de l’épidémie. «Je ne crois pas être en mesure de discuter de cela en me basant sur des présomptions ou des prévisions plusieurs mois à l’avance. Le premier ministre a annoncé des mesures pour les deux prochaines semaines, que nous allons prendre en considération. Le plus grand danger est que cette épidémie se propage davantage, alors la chose la plus importante à faire est de prendre les mesures nécessaires pour la contenir.»

Du même souffle, il a annoncé que le relais de la flamme olympique, qui doit être lancé le 26 mars de la préfecture de Fukushima, aura lieu comme prévu. La ministre des Olympiques, Seiko Hashimoto, a indiqué que son ministère se préparait à «organiser de façon sécuritaire les Jeux de Tokyo».

Mercredi, le Comité olympique colombien a annoncé qu’il renonçait à participer à un camp d’entraînement préolympique dans le sud du Japon.

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