L’épidémie de coronavirus passe la barre des 100 000 cas dans le monde
Plus de 100 000 cas de personnes contaminées par le nouveau coronavirus ont été répertoriés à travers le monde. L’épidémie apparue fin décembre en Chine prend une ampleur dont on ne connaît pas encore la fin, ni les conséquences à long terme.
91 pays sont concernés par le Covid-19, un virus inédit qui bouleverse le quotidien de la planète: 100 002 cas ont été recensés et 3 406 personnes sont mortes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles vendredi vers 10h (heure de Montréal).
Cette hausse est notamment liée à l’apparition de 1234 nouveaux cas en Iran en 24 heures.
La propagation a été en partie contenue en Chine, dans la province du Huebi, là où le coronavirus a était détecté en premier, grâce à la mise en quarantaine d’environ 50 millions de personnes depuis la fin janvier.
Le pays concentre à lui seul 80 552 cas et 3 042 décès.
La région pourrait bientôt être rouverte, a laissé entendre vendredi le secrétaire général adjoint du gouvernement, Ding Xiangyang.
«Le jour que tout le monde attend ne devrait plus être si loin que ça», a-t-il déclaré, alors que le régime communiste fait l’objet d’une contestation inhabituelle, les habitants confinés souffrant d’un manque de vivres.
Un peu plus tôt, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme avait mis en garde sur le respect des droits humains malgré les mesures de lutte contre l’épidémie.
Usant de la même stratégie de confinement, un des rares moyens permettant de ralentir l’avancée du Coviv-19 en l’absence d’un vaccin, 13 pays ont pris la décision de fermer leurs établissements scolaires: 300 millions d’élèves dans le monde sont privés d’école pour plusieurs semaines.
Après l’affaire du Diamond Princess, un paquebot tenu en février en quarantaine au Japon, où plus de 700 contaminations, dont six mortelles, ont été recensées, la Californie tient à distance de ses côtes un navire de croisière afin de déterminer si les près de 3 500 personnes à bord, passagers et équipage, ont contracté la maladie. Un homme de 71 ans est en effet mort du coronavirus après avoir voyagé sur le bateau, le Grand Princess, durant une récente croisière.
Même cas de figure sur un bateau de croisière sur le Nil en Egypte, où 12 cas ont été détectés parmi le personnel.
En Grèce, c’est un groupe d’au moins 34 personnages infectées ayant voyagé dans le même autocar pour un pélerinage en Israël qui concentre toute l’attention.
Outre la Chine, les pays les plus touchés sont la Corée du Sud (6284 cas dont 196 nouveaux, 42 décès), l’Iran (4747 cas dont 1234 nouveaux, 124 décès), l’Italie (3858 cas, 148 décès) puis la France (577 cas dont 200 nouveaux, 9 décès).
Vendredi le Togo, les Territoires palestiniens, la Serbie, le Vatican, la Slovaquie, le Pérou ou encore le Bhoutan ont annoncé de premiers cas.
L’angoisse sur les marchés financiers grandissait vendredi. Les bourses asiatiques puis européennes ont plongé, confirmant la crainte de conséquences économiques à long terme. Wall Street a aussi ouvert en forte baisse vendredi.
Le président américain Donald Trump s’est voulu rassurant, convaincu que les marchés allaient «rebondir» et a appelé la Fed à abaisser ses taux pour stimuler l’économie.
L’épidémie, qui perturbe la vie quotidienne dans un nombre croissant de pays, bouscule les relations entre États. La Corée du Sud a menacé vendredi de prendre des représailles contre les mesures «irrationnelles» de quarantaine imposées par Tokyo aux personnes arrivant en provenance de Corée du Sud, et accusé le Japon d’arrière-pensées politiques.
Nombre de pays prennent des mesures d’interdiction de territoire ou de quarantaine pour des voyageurs provenant de pays touchés. Au moins 36 pays ont déjà imposé une interdiction totale d’entrée aux personnes arrivant de Corée du Sud, selon Séoul, et 22 autres ont pris des mesures de quarantaine.
Les populations se ruent sur les masques, désinfectants, gants ou combinaisons, seuls remparts connus contre le virus. Pour garantir un approvisionnement suffisant, de nombreux États interdisent l’exportation du matériel médical.
Face à ces mesures d’autosuffisance, l’Union européenne a appelé à la «solidarité», mais les pays qui ont pris de telles dispositions ont défendu leur choix.
«Nous nous sommes rendus compte qu’ils n’allaient pas là où ils sont nécessaires mais là où on paie le plus cher. C’est pourquoi nous avons eu recours à cette mesure imparfaite», s’est justifié le ministre allemand de la Santé Jens Spahn, dont le pays a interdit mercredi l’exportation de matériel médical de protection.
L’Italie, qui ne produit pas de masques, va en recevoir 800 000 d’Afrique du Sud en deux jours. Mais elle a besoin d’une dizaine de millions d’autres pour faire face à la situation.
Toujours dans l’optique de freiner la progression du virus, les évènements de grande ampleur, notamment les compétitions sportives, sont annulés ou reportés.
Outre les courses cyclistes italiennes de Milan-Sanremo et de Tirreno-Adriatico, les mondiaux de semi-marathon prévus fin mars en Pologne ont été reportés au 17 octobre.