Biden remporte deux nouveaux États et consolide son avance
Joe Biden a remporté mardi deux nouveaux États, consolidant son avance face à Bernie Sanders dans les primaires démocrates pour désigner l’adversaire de Donald Trump à la présidentielle américaine de novembre.
En attendant les résultats de quatre autres États dont le Michigan, le plus symbolique de cette nouvelle journée électorale, l’ancien vice-président de Barack Obama a été donné vainqueur dans le Mississippi et le Missouri par les médias américains. Il confirme ainsi sa capacité à s’imposer dans le Sud des États-Unis et auprès des Afro-Américains, un électorat-clé pour les démocrates, mais aussi au-delà.
L’Idaho, le Dakota du Nord et l’État de Washington étaient également appelés aux urnes mardi.
Le champion du camp modéré, grand favori depuis ses victoires des dix derniers jours et les ralliements en cascade autour de sa candidature, compte sur ce «mini-Super mardi» pour prendre un avantage décisif face au sénateur socialiste Bernie Sanders, beaucoup plus à gauche.
Les deux septuagénaires ont dû, pour la première fois, annuler leurs meetings prévus mardi soir dans l’Ohio en raison du coronavirus — un signe que l’épidémie pourrait perturber la suite de ce long marathon électoral.
Joe Biden, 77 ans, a décidé de s’exprimer à la place dans la soirée depuis Philadelphie, où est installé son siège de campagne. Bernie Sanders, 78 ans, n’a pas encore confirmé ce qu’il prévoyait mais selon CNN, il est rentré dans l’État du Vermont dont il est sénateur.
Avec 28 morts et plus de 900 cas aux États-Unis, l’épidémie éclipse un peu plus encore la campagne des primaires. Le parti démocrate a d’ailleurs annoncé qu’il n’y aurait pas de spectateurs pour le prochain débat, le 15 mars, qui prendra pour la première fois les allures d’un face-à-face Biden-Sanders.
Mardi, plusieurs millions d’Américains ont toutefois pu voter sans incident.
Si l’élan de Joe Biden se concrétise, les primaires démocrates pourraient se décanter rapidement.
Tous les yeux étaient rivés mardi soir sur le Michigan, un État industriel du Midwest gros pourvoyeur de délégués qui désigneront, en juillet, le candidat démocrate pour la Maison-Blanche.
Au-delà des 125 délégués en jeu, le résultat du Michigan pourrait avoir un impact décisif sur la compétition.
Joe Biden était largement en tête dans les derniers sondages mais lors des primaires de 2016, Bernie Sanders avait créé la surprise face à la favorite Hillary Clinton.
Si le sénateur du Vermont, qui prône une «révolution politique», parvient à renouveler l’exploit, il peut espérer se relancer. Mais s’il est nettement vaincu dans cet État qui jouera également un rôle-clé lors du scrutin du 3 novembre face à Donald Trump, ses chances de rattraper son retard seraient compromises. Il pourrait devoir dire définitivement adieu à ses rêves de Maison-Blanche.
«Cela va être une MAUVAISE journée pour Bernie-le-dingue», a prédit le milliardaire républicain sur Twitter.
https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1237368448533004288
À Detroit, plus grande ville du Michigan, nombre d’électeurs avaient bravé le froid et la nuit pour se rendre tôt aux urnes.
Cecilia Covington, artiste de 61 ans, affichait un soutien sans faille à Joe Biden en votant dans l’école primaire de Chrysler, dans le centre-ville.
«Nous devons chasser le 45e (président) du pouvoir», a-t-elle expliqué à l’AFP, évoquant Donald Trump. «Je pense que Biden porte une vision et une promesse de rassemblement», a-t-elle ajouté, se disant convaincue qu’il est le mieux placé pour battre le milliardaire républicain.
Lors d’une visite d’une usine Fiat Chrysler en construction à Detroit, Joe Biden, connu pour ses gaffes à répétition et ses emportements, s’est lâché face à un ouvrier qui l’accusait d’attaquer le droit des Américains à détenir des armes.
«Arrête tes conneries», lui a-t-il lancé, une scène immédiatement devenue virale sur les réseaux sociaux.
À l’exception d’Elizabeth Warren qui n’a pas fait connaître sa préférence, les anciens grands candidats se sont ralliés à Joe Biden: Michael Bloomberg, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Kamala Harris et Cory Booker.
Tous appellent les démocrates au «rassemblement» derrière lui pour éviter que Donald Trump n’emporte un second mandat de quatre ans.
Pour Frank Anderson, ingénieur informatique de 24 ans, un sursaut de «Bernie» reste cependant possible.
«En 2016, ils nous donnaient déjà perdants, alors je suis plein d’espoir», a-t-il expliqué à l’AFP à Détroit, louant «la constance» du sénateur du Vermont.
Le programme de gauche de Bernie Sanders, sur l’assurance maladie ou la gratuité des études, est perçu comme «révolutionnaire» aux États-Unis et l’establishment démocrate craint qu’il n’effraie les électeurs centristes.
Conscient que son âge pouvait être un handicap, même si son adversaire est plus âgé que lui, Joe Biden s’est présenté comme un «pont» vers une nouvelle génération de dirigeants démocrates.