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Coronavirus: séance noire à Wall Street, le Dow Jones prend l’eau

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L’indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a plongé de 5,86%. Photo: Bryan R. Smith/AFP

La propagation implacable du coronavirus aura eu raison de 11 années de hausse ininterrompue à Wall Street, emportée dans une nouvelle tornade mercredi à la fin d’une journée mouvementée sur les marchés financiers.

Les milliards promis par les diverses autorités pour atténuer les effets dévastateurs de la crise sanitaire sur l’économie n’ont pas suffi à apaiser les investisseurs.

L’indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a plongé de 5,86%.

Il a perdu au total plus de 20% par rapport à son dernier record en février, mettant ainsi officiellement fin à la plus longue période sans crise majeure qu’ait connue la place new-yorkaise. Il faut remonter à mars 2009 pour trouver une chute d’une telle ampleur sur une courte période.

Les Bourses européennes, après avoir été rassurées à l’ouverture par l’annonce de mesures exceptionnelles de soutien à l’économie venues du Royaume-Uni, ont, elles aussi, majoritairement clôturé en baisse: Paris (-0,57%), Francfort (-0,96%), Londres (-1,40%) ou Madrid (-0,34%). Les ambitieuses mesures italiennes (un plan de 25 milliards d’euros dans le pays d’Europe le plus touché), ont, en revanche, permis à la Bourse de Milan de rester la tête hors de l’eau (+0,33%).

Les Bourses asiatiques ont aussi fléchi, Tokyo lâchant 2,27%, Shanghai 0,94% et Hong Kong 0,63%.

La promesse par le président américain, Donald Trump, d’un plan de soutien à l’économie avait pourtant bien rassuré mardi Wall Street, qui avait nettement rebondi au lendemain de sa pire séance depuis 2008.

Mais l’administration Trump, même si elle assure qu’elle y travaille «à temps plein», peinait encore mercredi à mettre sur pied une réponse à la hauteur du défi.

Et les indices ont commencé à dégringoler franchement à Wall Street quand l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié de «pandémie» l’épidémie de COVID-19, qui a contaminé plus de 110 000 personnes.

Pour Maris Ogg, gestionnaire de portefeuilles chez Tower Bridge Advisors, cela indique «que le pire est peut-être encore à venir».

«Cela va sans doute prendre encore quelques semaines avant qu’on ait une idée claire de l’ampleur» de l’épidémie, «cela va prendre un peu de temps avant que le marché ne surmonte la panique», avance l’experte.

Les déboires de Boeing, qui a dégringolé de 18% alors que les marchés s’inquiètent de sa situation financière fragile en plein milieu d’une des plus graves crises du transport aérien, ont achevé mercredi de détraquer le Dow Jones.

Avant la réunion de politique monétaire très attendue de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, dont les marchés européens espèrent un arsenal de mesures, l’effet de la baisse surprise de 50 points de base des taux de la Banque d’Angleterre a fait long feu.

Les investisseurs attendent une réelle réponse coordonnée des différentes autorités pour calmer des marchés boursiers très nerveux.

Mardi, l’UE s’était mise en ordre de bataille en annonçant, entre autres mesures, la mise en place d’un fonds européen de 25 milliards d’euros destiné aux systèmes de santé, petites entreprises, marché du travail et aux secteurs vulnérables de l’économie.

Le message a été entendu par l’Allemagne, dont la chancelière, Angela Merkel, a laissé entendre mercredi qu’elle pourrait se montrer plus souple sur le respect des équilibres budgétaires.

Le Royaume-Uni a, lui, accompagné sa baisse des taux par un plan de soutien de 30 milliards de livres quand Ottawa a annoncé avoir débloqué 1 milliard de dollars canadiens.

Mais les investisseurs ont aussi été de nouveau échaudés mercredi par la rechute des cours du pétrole, qui avaient nettement rebondi mardi après leur krach de la veille.

Ils sont repartis à la baisse alors que l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont annoncé leur intention d’augmenter drastiquement leur production d’or noir, au moment où la demande est fragilisée par la propagation du coronavirus dans le monde, accentuant ainsi encore la guerre des prix avec la Russie.

Le baril de Brent a lâché 3,8%, à 35,79 dollars, à Londres quand le baril américain de WTI a perdu 4%, à 32,98 dollars, à New York.

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