Confinement: après la Californie, l’État de New York se met à l’arrêt
Confinement: le gouverneur de l’État de New York Andrew Cuomo a décrété vendredi l’arrêt de toutes les activités non essentielles et l’interdiction de tout rassemblement, pour faire face à la pandémie de coronavirus.
Ces mesures, qui prendront effet dimanche, sont similaires à celles annoncées jeudi par le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui a placé la totalité de l’État en confinement.
Elles sont plus restrictives que celles annoncées jusqu’ici au niveau fédéral.
La gravité d’Andrew Cuomo tranchait avec le ton adopté par Donald Trump, qui a indiqué qu’une mise à l’arrêt de tout le pays n’était pas à l’ordre du jour.
«Je ne pense pas que nous jugerons cela nécessaire un jour», a dit M. Trump.
«Cela été fait en Californie, cela a été fait à New York, ce sont deux points chauds (…) Mais si vous allez dans le Midwest ou ailleurs, ils regardent tout cela à la télévision et n’ont pas les mêmes problèmes», a-t-il ajouté.
Entre Californie et New York, ce sont quelques 60 millions de personnes qui sont désormais concernées par des mesures de confinement obligatoire.
«C’est la mesure la plus radicale que nous puissions prendre», a expliqué le gouverneur de l’État de New York, tout en précisant que les activités considérées comme essentielles ne seraient pas affectées.
Il a énuméré les commerces d’alimentation, les pharmacies, les câblo-opérateurs, et tout ce qui touche au service aux collectivités, notamment les services d’entretien de l’eau ou les transports publics, qui vont continuer à fonctionner.
Restaurants et commerces de bouche pourront continuer à effectuer des livraisons.
«Tous en quarantaine»
Tout rassemblement de personnes qui ne serait pas lié à ces activités essentielles est désormais interdit, quelle que soit sa taille, a annoncé le gouverneur.
Andrew Cuomo a néanmoins indiqué que les particuliers avaient la possibilité de sortir de chez eux, pour faire leurs courses ou même pour prendre l’air, tout en les engageant à respecter le principe de distanciation sociale et à se tenir à au moins deux mètres les uns des autres.
S’il a menacé d’amendes les commerces considérés comme non essentiels qui resteraient ouverts, il n’a, en revanche, pas parlé de contraventions pour les particuliers récalcitrants.
«Nous sommes tous en quarantaine», a martelé le premier dirigeant politique de l’État de New York, où le nombre de cas déclarés a connu une nette accélération ces dernières heures.
«Cela aura des conséquences négatives pour l’économie», a admis Andrew Cuomo, qui a dit accepté «la pleine responsabilité» des décisions annoncées vendredi.
La région a enregistré 2950 nouveaux cas en 24 heures, dont 1939 pour la seule ville de New York, ce qui porte le total à 7102, dont 4408 à New York. Le bilan fait état de 35 morts.
Andrew Cuomo a fait valoir que ce bond était en grande partie attribuable à la mise en place de tests à grande échelle, d’une ampleur supérieure à toute autre région des États-Unis, selon lui.
Sur la seule journée de jeudi, 10 000 personnes ont été testées, ce qui porte le total à 32 427, selon des chiffres publiés vendredi.
Andrew Cuomo a renouvelé son appel à toutes les sociétés disposant de respirateurs artificiels et de masques et n’en ayant pas d’usage essentiel à les proposer aux autorités, qui les rachèteront.
Il a également suggéré aux entreprises qui en avaient la capacité de se mettre à produire des masques et des gants, que l’État est aussi prêt à acheter, pour prévenir une pénurie des services de santé.
Vendredi, le maire de New York, Bill de Blasio, a de nouveau réclamé un soutien renforcé du gouvernement fédéral, notamment pour l’acheminement de masques et de respirateurs dans les régions les plus touchées.
Il a accusé Donald Trump de «minimiser le danger et refuse de mettre en oeuvre les moyens fédéraux» dont il dispose. «Des gens vont mourir alors que cela pourrait être évité.»
Selon l’université Johns Hopkins, plus de 14 600 cas de coronavirus ont été recensés aux États-Unis, qui comptent plus de 200 décès.