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Mieux composer avec les séquelles d’une catastrophe naturelle

Aide psychologique
Le concept RESILIENT propose de favoriser la prise en charge autonome des personnes ayant subi un traumatisme modéré à la suite d’une évacuation forcée par un sinistre. Photo: iStock

Être forcé de quitter d’urgence sa résidence afin d’échapper à une catastrophe naturelle comme un feu de forêt ou une inondation peut causer un stress considérable. La perte des repères coutumiers et du soutien social qu’entraînent ces épreuves créent un terreau fertile aux problèmes psychologiques. Les travaux d’une équipe de l’Université Laval auprès de personnes qui ont vécu un tel traumatisme pourraient bientôt paver la voie à une intervention en ligne pour en atténuer les séquelles.

L’idée de cette intervention découle d’études menées par Geneviève Belleville de l’École de psychologie de l’Université Laval. Elle et ses collaborateurs se sont attardés au cas de quelque 1500 personnes évacuées de Fort McMurray à la suite des feux de forêt survenus en mai 2016. L’équipe avait constaté que, un an après la tragédie, plusieurs sinistrés étaient encore aux prises avec différents problèmes psychologiques, dont symptômes d’insomnie (29%), stress post-traumatique (15%), dépression (15%), anxiété (14%) ou trouble lié à la consommation d’alcool ou de drogue (8%).

Parmi les répondants qui avaient au moins un diagnostic probable de problème psychologique, à peine le tiers avait reçu de l’aide psychologique ou de la médication dans l’année suivant le sinistre. «Beaucoup de gens disent qu’ils préfèrent gérer ça par leurs propres moyens. C’est pour aider ces personnes tout en respectant leur désir d’autonomie que nous avons développé RESILIENT», souligne la professeure Belleville, qui dirige aussi le Centre d’études et d’interventions en santé mentale (CEISM).

Comme son nom le suggère, cette intervention en ligne a pour objectif de favoriser la résilience après un évènement traumatique. Elle repose sur trois protocoles reconnus: un pour le trouble de stress post-traumatique, un pour la dépression et un pour l’insomnie. Au fil de 12 séances autonomes, les participants prennent conscience du traumatisme vécu, de ses séquelles et des moyens éprouvés qui permettent d’y faire face.

Efficacité éprouvée

L’efficacité du concept a été validée auprès de 136 personnes traumatisées par leur évacuation Fort McMurray. Les résultats, publiés dans la revue Behavior Therapy, indiquent que RESILIENT a produit une réduction substantielle des symptômes de stress post-traumatique, de dépression et d’insomnie. Un autre volet de l’étude menée par l’équipe de la professeure Belleville démontre que les personnes qui ont profité de l’intervention allaient plus facilement chercher du soutien émotionnel.

Pour l’instant, l’accès à RESILIENT est limité aux personnes qui participent à des projets de recherche. La chercheuse espère que l’intervention fera bientôt partie des outils offerts en ligne aux personnes qui ont des symptômes légers ou modérés de stress post-traumatique. «Cela permettrait de réduire les délais pour recevoir de l’aide psychologique, fait-elle valoir. De leur côté, les professionnels pourraient consacrer leurs énergies aux personnes qui ont des séquelles graves.»

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