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Une autre année difficile pour les Alouettes

Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — L’année 2016 aura de nouveau été pénible pour les Alouettes de Montréal, qui ont tourné une importante page de leur histoire en se séparant de leur directeur général Jim Popp après 21 ans. Elle s’est par contre terminée sur une note heureuse pour le Rouge et Noir d’Ottawa, qui a mis la main sur la première coupe Grey de son histoire à sa troisième saison seulement.

Voici en rétrospective l’année 2016 sur la scène du football canadien:

Au revoir, Jim… et Mark!

Les Alouettes ont donné un important coup de barre à leur organigramme quand ils ont annoncé, le 7 novembre, le départ de leur directeur général Jim Popp après 21 saisons à la tête de l’équipe. Bien peu de gens se doutaient alors que le président et chef de la direction, Mark Weightman, allait aussi perdre son poste.

Si la carrière de Popp à Montréal a été dans l’ensemble glorieuse — sous sa gouverne, l’équipe a participé au match de la coupe Grey en huit occasions entre 2000 et 2010, la remportant trois fois, en 2002, 2009 et 2010 — la fin de son règne a plutôt été marquée par l’instabilité au poste d’entraîneur-chef, une longue procession de quarts partants et des insuccès sur le terrain.

En comptant Jacques Chapdelaine et Popp — qui a fait deux séjours sur les lignes de côté —, cinq entraîneurs-chefs se sont succédés depuis le départ de Marc Trestman après la saison 2012.

Quant à Weightman, les médias n’ont appris qu’au début décembre qu’il avait aussi perdu son poste, quand Danny Maciocia, des Carabins de l’Université de Montréal, a déclaré publiquement qu’on le lui avait offert.

C’est lors de la nomination de Patrick Boivin aux postes de président et chef de la direction, le 14 décembre, qu’on a eu la confirmation du départ de Weightman.

Andrew Wetenhall, copropriétaire et directeur du club, a indiqué que Weightman «a cédé sa place il y a quelques mois» pour le bien de la réorganisation du leadership du club. Pourtant, une semaine plus tôt, c’est Weightman qui représentait les Alouettes aux assises de la LCF en compagnie de Kavis Reed, nommé directeur général en remplacement de Popp.

Chapdelaine en poste

D’abord embauché comme instructeur des receveurs de passes et adjoint au coordonnateur à l’attaque, Jacques Chapdelaine a rapidement pris du galon, remplaçant sur une base intérimaire Jim Popp comme entraîneur-chef, le 19 septembre.

Sous sa gouverne, l’équipe a connu un second souffle, remportant quatre de ses six derniers matchs pour conclure la saison avec une fiche de 7-11, tout juste insuffisant pour prendre part aux matchs éliminatoires.

En deux occasions, après des victoires acquises au stade Percival-Molson, Chapdelaine a vu son point de presse être interrompu par le propriétaire Robert Wetenahll, impatient de le féliciter. Ces irruptions ont laissé croire que Chapdelaine serait automatiquement de retour en 2017. Il n’en était rien.

Reed a eu carte blanche pour dénicher son entraîneur-chef et ce n’est qu’après avoir parlé à quelques candidats qu’il s’est rangé aux arguments de Chapdelaine, confirmé par son patron le samedi précédant l’annonce du nouvel état-major du club.

La valse des quarts

Les «bonnes habitudes» ne se sont pas perdues pour autant chez les Alouettes, qui ont de nouveau fait appel à plusieurs quarts pour passer à travers leur saison.

Ainsi, ce sont tour à tour Kevin Glenn (neuf départs), Rakeem Cato (six) et Vernon Adams fils (trois) qui ont amorcé les rencontres cette saison, connaissant tous un succès mitigé.

Depuis qu’Anthony Calvillo a été blessé en 2013, neuf quarts différents ont été partants en au moins une occasion pour les Alouettes.

Kavis Reed et Jacques Chapdelaine ont d’ailleurs admis que de trouver un quart no 1 digne de ce nom, capable d’amener l’équipe à un autre niveau était leur principal dossier à régler cet hiver.

Reed semble pencher vers Adams comme premier choix si les Alouettes ne trouvent pas meilleur candidat d’ici la prochaine campagne.

Pendant ce temps à Ottawa…

Tandis que les Alouettes connaissaient une autre année de misère, les petits nouveaux du Rouge et Noir, une équipe assemblée par l’ex-adjoint de Popp Marcel Desjardins, a mis la main sur la première coupe Grey de son histoire à sa troisième année d’existence seulement.

Pour la deuxième année consécutive, le Rouge et Noir a terminé en tête de la section Est, mais avec une fiche déficitaire de 8-9-1. Ça n’a pas empêché l’équipe de prendre la mesure des Eskimos d’Edmonton 35-23 en finale de l’Est.

Une semaine plus tard, le Rouge et Noir renversait les grands favoris, les Stampeders de Calgary, 39-33 en prolongation. C’est le quart Henry Burris qui a été nommé joueur par excellence de cette rencontre; le receveur Brad Sinopoli a hérité du titre de joueur canadien du match.

Question de tourner le fer dans la plaie des partisans des Alouettes, pas moins de 10 des partants du Rouge et Noir provenaient de la Belle Province lors de cette finale.

Au chapitre individuel, le quart des Stampeders Bo-Levi Mitchell a été élu joueur par excellence du circuit. Quatre joueurs des Stamps et leur entraîneur-chef, Dave Dickenson, ont d’ailleurs été primés à la fin du calendrier 2016, que la formation albertaine a dominé avec une fiche de 15-2-1.

Le Rouge et Or de retour au sommet

Au football universitaire canadien, la section québécoise a de nouveau été l’affaire du Rouge et Or de l’Université Laval et des Carabins de l’Université de Montréal.

Les deux équipes ont terminé avec la même fiche (8-1) et les Carabins ont terminé au premier rang qu’en vertu des 72 points qu’ils ont accordés, contre 78 pour le Rouge et Or.

Qu’à cela ne tienne, le Rouge et Or est venu ravir la Coupe Dunsmore aux Carabins au CEPSUM avant de remporter la neuvième coupe Vanier de son histoire — et sa première depuis 2013 — en battant les Dinos de l’Université de Calgary 31-26.

Par ailleurs, la section RSEQ du U-Sport a perdu un membre en toute fin d’année, alors que les Gaiters de l’Université Bishop’s ont décidé de rejoindre les universités des Maritimes, ne laissant plus que cinq institutions au sein de la section québécoise: Laval, Montréal, Sherbrooke, Concordia et McGill.

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