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Impact: investir ou payer le prix?

Arcadio Marcuzzi

On a beau être habitués (résignés?) aux performances inégales que l’Impact nous a offertes tout au long de la saison, le canyon qualitatif qui sépare sa belle victoire de mercredi dernier face au Real Salt Lake (2-1) de la pitoyable performance livrée devant Orlando City (0-3) a de quoi laisser franchement perplexe.

Cette dualité toxique qui caractérise le Bleu-blanc-noir est aussi illustrée par le fait que c’est chez ce même City que les hommes de Rémi Garde avaient remis l’une de leurs copies les plus abouties cette année, giflant son rival 3 à 1 à la mi-mars. Ce manque absolu de constance, ainsi que la longue absence de Nacho Piatti, qui ne reverra pas le terrain avant au moins huit semaines, doivent être un signal d’alarme clair pour l’état-major du club.

En l’absence de son as offensif­, l’Impact n’a inscrit que 11 maigres buts en 12 rencontres, ayant été blanchi pas moins de cinq fois durant cette séquence. Là où Piatti faisait oublier l’absence d’un milieu créateur – profil que l’Impact n’a d’ailleurs jamais eu depuis son entrée en MLS! – on trouve maintenant un énorme trou, qui mène inévitablement à une offensive terriblement terne et inefficace.

L’Impact s’est tout de même bien tiré d’affaire jusqu’ici, avec sa fiche de 7-7-3 et son 5e rang dans l’Est, grâce notamment à la capacité de Rémi Garde à tirer le meilleur de son effectif par le biais d’un système plutôt conservateur et, surtout, très efficace. Il serait cependant très mal avisé de continuer à tirer sur l’élastique. Le point de rupture de cette équipe semble en effet proche et, à moins qu’on se décide finalement à investir ce qu’il faut pour aller chercher du renfort de qualité, on risque encore de passer à côté de sa saison (et du Championnat canadien).

Alors que la conversation autour des foules du Stade Saputo semble être on ne peut plus au goût du jour sur les tribunes sportives de la métropole, un tel scénario serait un coup extrêmement dur pour un club qui cherche encore à faire sa niche à Montréal. L’Impact aura beau taper plus fort que le voisin sur le tambour du marketing, la qualité du produit sur le terrain sera toujours son meilleur argument de vente. Il aura beau offrir l’expérience client la plus éclectique à ses ouailles, la qualité du spectacle demeure l’attrait ultime, surtout pour une majorité de fans occasionnels.

Investir substantiellement et efficacement dans du talent n’est donc pas qu’une urgence sportive, il s’agit surtout d’un impératif d’affaires pour un club qui, non seulement peine à séduire et à fidéliser de nouveaux supporters, mais qui joue aussi dangereusement avec la patience de ceux et celles qui le soutiennent depuis bon nombre d’années déjà contre vents et marées.

Ces gens se souviennent tous du fabuleux parcours en Ligue des champions en 2015, de la courte, mais très intense ère Drogba. Certains d’entre eux sont fort possiblement devenus des fans pour la vie à la suite de ces idylles. Malheureusement, en 2019, ces souvenirs sont lointains, et le travail est à recommencer.

À l’instar de son équipe sur le terrain cette année, l’Impact, l’organisation, gagnerait à être plus constante. L’embauche de Garde est un excellent début, la cellule de recrutement interne qui semble se dessiner aussi. Il faut maintenant donner à tout ce beau monde les moyens de faire face à une concurrence de plus en plus structurée.

La fenêtre de transferts estivale s’ouvre le 9 juillet prochain, et l’avenir à court et moyen terme de l’Impact pourrait très bien se jouer sur les décisions qui y seront prises. Le statu quo est tout sauf recommandable.

Un autre mercato raté (allô Jimmy Briand!) pourrait coûter­ extrêmement cher.

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