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Impact: une équipe sans âme

Arcadio Marcuzzi

Sans grande surprise, l’Impact de Montréal continue de s’enliser malgré le changement d’entraîneur effectué sous le coup de la panique il y a deux semaines.

En trois rencontres à la barre de sa nouvelle équipe, le remplaçant de Rémi Garde, Wilmer Cabrera, affiche un dossier d’une victoire et deux défaites, mais, au-delà des résultats insuffisants, c’est encore la manière qui inquiète.

L’objectif recherché, insuffler à cette équipe le proverbial «électrochoc» nécessaire pour stopper une glissade entamée deux mois plus tôt et terminer la saison sur une note positive au sein d’un remaniement de staff technique, était aussi louable que naïf.

Parachuté dans un vestiaire déchiré avec sept matchs à jouer, à peine huit jours après s’être fait montrer la porte à Houston, une des pires équipes du circuit Garber, Cabrera, ce drôle de sauveur, a hérité d’une mission non seulement ingrate, mais virtuellement impossible.

Ce qui semblait plutôt clair lorsque Garde était encore aux commandes de cette équipe devient aujourd’hui une évidence : son coaching – parfois entêté, terne et pragmatique à outrance, certes – a caché pendant trop longtemps les lacunes de ce groupe de joueurs.

Et pas qu’en termes strictement sportifs.

Plusieurs facteurs expliquent le congédiement de Garde, mais deux se distinguent particulièrement. D’abord, le pilote français avait perdu la confiance d’une partie de son vestiaire, pas majoritaire, mais assez importante pour qu’il y ait un certain malaise (ou un malaise certain, selon les versions). Ensuite, la direction de l’équipe n’appréciait pas le style conservateur qu’il préconisait cette saison, en grande partie en raison des absences prolongées de Nacho Piatti.

Cela dit, lorsqu’on voit les tristes performances que cette équipe a livrées à la suite du changement d’entraîneur – même la courte victoire contre les pauvres Whitecaps était à l’arraché –, il devient on ne peut plus limpide que la part de responsabilité imputée à Garde dans cette chute a été largement gonflée à l’interne par une poignée de joueurs mécontents qui ne livrent pas plus la marchandise depuis son départ.

Garde avait sa part du blâme, certains joueurs aussi, par leur manque de professionnalisme et d’amour pour le blason, mais, comme c’est le cas depuis trop longtemps avec ce club, c’est la structure sportive interne qui a failli lamentablement.

Du fiasco Jimmy Briand à l’absence de budget pour acheter des joueurs, en passant par l’incapacité de régler les situations contractuelles problématiques – dont celle de l’entraîneur – avant qu’elles deviennent toxiques, l’Impact a été dangereusement fidèle à lui-même. Une rengaine bien trop familière pour les supporters de ce club, qui commencent à être las de voir le même film joué par des acteurs différents.

Mathématiquement, il reste encore de l’espoir d’éviter une troisième exclusion d’affilée des séries. Il y a aussi cette finale de Coupe des Voyageurs qui pourrait servir de prix de consolation, avec un billet pour la Ligue des Champions CONCACAF à la clé.

Mais pour atteindre ne
serait-ce qu’un de ces deux objectifs, et ainsi éviter le naufrage total, il faudra que cette équipe retrouve un minimum d’amour – propre et de compétitivité… Un semblant d’âme. Le retour potentiel de Nacho Piatti et une possible montée en puissance de Bojan dans le dernier sprint représentent peut-être les sources d’espoir les plus réalistes.

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