Un médecin québécois se prononce sur l’arrêt cardiaque d’un joueur de la NFL
Le demi de sûreté des Bills de Buffalo Damar Hamlin repose dans un état critique après s’être écroulé au sol lors d’un match, lundi. Le joueur a souffert d’un arrêt cardiaque après avoir complété un plaqué. Il a été réanimé, mais son état demeure critique. Un urgentologue québécois s’exprime sur le drame secouant le football américain.
Damar Hamlin a probablement subi une commotion cardiaque, aussi appelée commotio cordis, explique le Dr Alain Vadeboncoeur. Cela s’explique par la perte de conscience qui est survenue après un coup à la poitrine. «D’autres raisons sont possibles, mais c’est le plus probable», explique le Dr Vadeboncoeur sur Twitter.
«Une commotio cordis survient quand une grave arythmie interrompt la circulation, ce qui explique qu’après avoir fait deux ou trois pas, il s’effondre sans tonus et sans réaction apparente une fois au sol», poursuit-il. «Lorsque le cœur tombe dans une telle arythmie, le cerveau ne reçoit plus de sang, et ne peut “rester conscient” plus d’une dizaine de secondes, manquant d’oxygène pour poursuivre ses activités.»
Il faut une «grande malchance» pour qu’un coup au corps provoque une arythmie. Les individus dont le cœur est déjà «anormal» sont plus sujets à être victimes de ce type d’arythmie.
Dès la chute de Hamlin, les thérapeutes sportifs sur place ont entrepris des manœuvres de réanimation cardiaque. Il a quitté le terrain en ambulance alors que les joueurs réunis étaient complètement sous le choc. Le match a alors été remis.
Quoi faire dans cette situation?
Lorsqu’une personne tombe de la sorte, et semble perdre conscience, il faut d’abord appeler à l’aide, dans l’espoir de pouvoir mettre la main sur un défibrillateur. Il est aussi nécessaire de débuter un massage cardiaque (RCR). «La RCR sert à acheter les minutes requises pour apporter le défibrillateur automatique, comme il y en a maintenant dans beaucoup d’endroits publics et systématiquement dans ce genre de stades», note le Dr Vadeboncoeur.
Il n’est pas nécessaire de disposer d’une formation particulière pour utiliser un défibrillateur.
«Aussi dérangeantes que paraissent ces images, dites-vous surtout que vous pouvez agir et que vous en êtes capables. Qui sait, vous sauverez peut-être une vie ainsi?», conclut le Dr Vadeboncoeur.