Le courage de Donald Brashear

Le monde du hockey est sous le choc après qu’on eut appris que l’ancien joueur de Canadien, Donald Brashear, est poursuivi pour avoir donné un coup de poing à un adversaire dans le stationnement d’un aréna. Sans doute une des premières fois que des joueurs se disent pendant un match: «M’a te casser la yeule dans le parking après la game» et que c’est vrai.

Le réflexe de plusieurs sera de dénoncer le geste du beau Donald. Pourtant, n’a-t-il pas fait la même chose que plusieurs font tous les jours sur les patinoires de la LNH? Il l’a simplement fait dans un cadre qui ne le protège pas envers la loi. Un univers parallèle qu’on appelle aussi «vraie vie».

Enfin, un goon qui n’est pas hypocrite, qui assume ses gestes. Brashear est allé au bout de ses rêves, de ses convictions. Sans patin, sans gant, sans arbitre, il est allé puncher un gars qui ne s’y attendait pas dans la face. Voilà ce qu’est le vrai courage.

Il est très facile de faire semblant de se battre devant une foule en délire pour épater la galerie. Mais seul à seul, en duel, comme dans le bon vieux temps où le monde ne savait pas vivre en société, ça, c’est valeureux.

On peut rêver du jour où les batailles sur la glace seront abolies et où les vrais hommes se révéleront dans le parking du Centre Bell, à l’abri du regard de nos enfants, avant de se retrouver en prison pour deux ans moins un jour. Et à ce moment, on se rappellera de Donald Brashear comme d’un précurseur.