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Cas Oyongo: «La MLS s’est fait avoir»

Photo: Jim Rogash/Getty

Lorsque l’Impact a envoyé Felipe aux Red Bulls en retour d’Ambroise Oyongo, le 27 janvier, on parlait alors d’un échange risqué.

Loin d’en ressortir perdant en termes de talent brut, le onze montréalais s’exposait cependant à devoir se plier au désir du jeune latéral Camerounais d’évoluer en Europe. Une éventualité qui lui aurait tout de même permis d’en ressortir gagnant sur le plan financier.

Mais la situation s’est drôlement compliquée depuis. Le 3 février, la Fédération camerounaise (FECAFOOT) annonçait qu’un vice procédural annulait le transfert définitif d’Oyongo vers New York.

Question de mieux comprendre ce dossier complexe, j’ai pu m’entretenir avec l’agent d’Oyongo, Nicolas Onissé, qui a bien voulu partager son côté de l’histoire, alors qu’il était en route vers Lyon, déjà en préparation du prochain mercato.

Est-ce qu’au départ, il y a eu réticence de la part d’Oyongo de se joindre à l’Impact?
Oui, nous avons été choqués, mais on sait très bien comment ça se passe en MLS, ce n’est rien contre Montréal. S’il avait été échangé à Los Angeles, on l’aurait été tout autant. Au moment de l’échange, mes avocats et moi on a regardé tout le dossier pour voir s’il y avait un vice de forme ou de procédure. Le dossier était limpide, j’ai donc dit à Oyongo qu’il fallait y aller. Sauf qu’après, il a été convoqué par la Fédération camerounaise, qui lui a conseillé de demander l’annulation de son contrat qui, selon elle, n’est pas légal.

En quoi le contrat de votre client avec les Red Bulls est illégal aux yeux de la FECAFOOT?
Il semblerait que de faux documents aient été produits par le Rainbow FC, qui a vendu Oyongo à la MLS, en n’étant pas propriétaire de ses droits. La Fédération a donc statué que le joueur n’appartient pas au Rainbow, qui n’est pas autorisé à faire signer des contrats professionnels.

À mon sens les New York Red Bulls ne pouvaient ignorer qu’il y avait un problème dans le dossier d’Oyongo. Ils ont fait la demande de transfert définitif au début de janvier, ils n’avaient pas de réponse depuis plus de 20 jours lorsqu’ils ont effectué l’échange avec l’Impact.

J’ai en ma possession un courriel officiel de la FECAFOOT envoyé le 3 février, dans lequel elle met à charge le président du FC Rainbow. L’Impact et la MLS sont au courant de la situation, à eux de prendre leurs responsabilités. Si on ne trouve pas d’issue dans les prochains jours, je vais envoyer ce courriel à la presse. C’est une situation très grave et la vérité devra sortir tôt ou tard.

Croyez-vous que cet imbroglio puisse être résolu prochainement?
Aujourd’hui vous avez un jeune de 23 ans qui ne maîtrise pas sa carrière. La FIFA devra être appelée à démêler tout ça, le hic c’est que ça peut prendre jusqu’à deux ans. Il y a malheureusement trop d’inconnues pour que je puisse m’avancer là-dessus, mais une chose est certaine; il y a des gens qui ont monté une grande arnaque, on est clairement devant ce que la FIFA appelle les «clubs écrans». La MLS s’est fait avoir et elle doit accepter le fait qu’il y a eu un problème dans le dossier et qu’il faut s’asseoir autour d’une table et trouver des solutions.

Comment votre client vit cette situation?
Ambroise est avec sa famille en province, près de Yaoundé et il travaille avec un préparateur physique. Je ne suis pas inquiet pour lui, c’est un vrai professionnel avec une hygiène de vie irréprochable. Il a connu une belle Coupe d’Afrique, même si l’échange tombé le veille lui a coûté le match contre la Côte d’Ivoire, le coach l’ayant écarté de la formation parce qu’il en était perturbé. Cette histoire fait grand bruit au Cameroun et en Europe, vous seriez surpris de l’impact que ça a pu avoir.

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