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Être parent : un privilège, pas un droit

Victime d’intimidation à l’école, un garçon de 12 ans en détresse s’est enfui et réfugié dans un arbre pendant plusieurs heures.

Imaginez un instant la scène : un enfant juché en haut d’un arbre, qui crie haut et fort sa détresse. Un cri du cÅ“ur, un cri déchirant. Douze ans à peine, et ce vide intérieur indéfinissable. Les intervenants accourent pour lui parler, la DPJ, l’école et les parents de sa famille d’accueil. Les parents de sa famille d’accueil!!! Malgré la très bonne volonté de ces gens, puis-je me permettre de demander où étaient les parents biologiques de cet enfant?

Je ne doute pas un instant que ce jeune garçon ait été victime d’intimidation, mais il faut être réaliste. Le mal est encore plus profond. Nous pouvons rejeter le blâme sur l’entourage, sur le manque de ressources, sur les interventions de la DPJ, mais… Peut-on parler des parents?

Quand réaliserons-nous qu’être parent est un privilège et non un droit? Quand réaliserons-nous que mettre un enfant au monde est bien plus qu’une histoire de plaisir charnel?

Quand réaliserons-nous qu’être parent, c’est un contrat à vie?

Il est urgent de mettre en place une charte québécoise des droits de l’enfant, et je parle ici d’un vrai code de sécurité des enfants. Vous savez, ce genre de charte qui s’applique à la lettre et qui ne laisse aucune marge d’erreur aux parents? Tu transgresses l’un des droits définis, une seule fois, et tu perds ton privilège d’être parent. Drastique, me direz-vous? Peut-être bien, mais avons-nous d’autres solutions?

Les centres jeunesse débordent, nous manquons de familles d’accueil et les cours d’école sont remplies d’enfants laissés à eux-mêmes. Alors, dites-moi, quelles sont les solutions pour sauver ces enfants, pour mettre un terme à cette épidémie de détresse?

Il faut outiller nos enfants. Il faut leur inculquer les bonnes valeurs. Il faut les éduquer, les discipliner, les encadrer. Il faut leur poser des questions, les soutenir, les guider. Mais il faut surtout les respecter et les aimer.

Dites-moi, que deviendra ce petit chéri? Quel avenir peut-il espérer? Sera-t-il l’un de ces jeunes adultes qui devra faire face à la justice parce qu’il n’aura pas été capable, cette fois-là, d’exprimer autrement son écÅ“ure­ment aigu face à l’injustice qu’en commettant un crime? Où seront ses parents? Mais en fait, quels parents?

– Francine Laplante

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