La mafia moderne: des hommes d’affaires engagés

Mike Amato
Photo: www.ceic.gouv.qc.ca

Loin de l’image du vieux mafieux cigare à la bouche qui conclut des transactions dans un sous-sol lugubre, la mafia moderne travaille de 9 à 5, en complet-cravate dans des tours à bureaux. Elle est aussi engagée dans sa communauté.

Le détective de la Police régional de York Mike Amato a expliqué à la Commission Charbonneau hier comment la mafia ontarienne a réussi à infiltrer l’économie avec des activités légales.

Ils sont banquiers, boulangers, jardiniers, chauffeurs d’autobus. En ce qui concerne l’industrie de la construction, M. Amato a cité l’industrie du camionnage, de l’excavation et de la construction résidentielle, où la mafia serait présente.
Leurs entreprises leur permettent de blanchir leur argent, mais servent également à blanchir leur réputation.

Ce sont des gens bien intégrés et engagés dans leur communauté, a expliqué 
M. Amato. Par cet engagement, ils exploitent la vulnérabilité de la communauté, accentuée en période de crise économique. Ils financent des écoles, font des dons à des organismes de charité, prêtent de l’argent à des particuliers pour qu’ils démarrent leur entreprise.

«Il y a cet exemple d’un criminel qui a commis des meurtres, mais qui est aussi un coach de soccer d’une équipe d’enfants», 
a indiqué M. Amato.

La force de la mafia de notre époque et particulièrement de la Ndrangheta, la mafia calabraise présente en Ontario, est d’être capable de se tenir loin des écrans radars des autorités. La violence n’est pas absente, mais elle se fait plus discrète. Fini l’époque des meurtres et des explosions spectaculaires.

Dorénavant, on se spécialise dans les crimes économiques, qui sont beaucoup moins «sexy», a affirmé M. Amato, et qui attirent moins l’œil des autorités et des médias. «Les manipulations boursières sont plus difficiles à détecter, peuvent rapporter beaucoup d’argent et n’attirent pas autant l’attention qu’elles le devraient», 
a-t-il précisé.

La CAQ ne sera pas participante
La CAQ s’est vu refuser le statut de participant hier. Par l’intermédiaire de son avocat, Me Jean-Pierre Belisle, le parti a justifié sa demande par le fait qu’il était particulièrement intéressé aux travaux de la commission et croyait pouvoir y contribuer.

La CAQ, à l’instar de Québec solidaire, aurait pu demander le statut d’intervenant et poser des questions par l’intermédiaire des procureurs de la commission. Mais le statut de participant permet 
de poser ses questions directement. La présidente a jugé que l’intérêt du parti n’était pas direct puisqu’il n’a jamais occupé le pouvoir. Elle lui a toutefois concédé le statut d’intervenant. Si, à un moment des travaux, la CAQ est visée directement, elle pourra reformuler une demande. annabelle blais

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