FNC 2011 : Laurentie, Elena et autres critiques
Alors que la 40e édittion du FNC débute plus tard cette semaine, voici mes impressions sur quatre films qui y seront projetés.
– Laurentie (Mathieu Denis et Simon Lavoie) : Ce film indépendant sur l’aliénation urbaine et la perte de repères raconte la lente déroute d’un jeune artisan en audiovisuel. Malgré certains aspects délicats (la haine du personnage principal envers les anglophones et allophones), il n’y a pas de quoi créer une polémique raciale. Ça demeure une étude de personnage intéressante, mais beaucoup trop longue (le film dure deux heures) qui bénéficierait toutefois d’un montage plus serré comme ceux des films de son compatriote Maxime Giroux (Jo pour Jonathan).
Cote : **1/2 sur 5
– Elena (Andrei Zvyaguintsev) : Dans la lignée de Vera Drake de Mike Leigh, ce film dresse un magnifique portrait d’une ex-infirmière (Nadezhda Narkina, touchante) qui doit conjuguer avec la froideur de son nouveau mari et subvenir aux besoins de la famille de son fils lâche et sans emploi. Un drame à la fois poignant et puissant qui dresse un bilan acerbe de la hiérarchie sociale dans la Russie moderne.
Cote: ***1/2 sur 5
– Les amants (Nicholas Klotz et Elisabeth Perceval) : En duo cette fois-ci avec sa fidèle collaboratrice, le réalisateur de La question humaine propose à nouveau un exercice de style suffisant où il mêle la politique, le racisme, la passion, le désir et le jeu. Trop pédant pour séduire, ce film aux couleurs monochromes et au ton ennuyeux est à l’image du jeu théâtral et monolithique de ses jeunes interprètes. Pour public averti seulement.
Cote: *1/2 sur 5
– The Island (Kamen Kamel) : Empreint de mysticisme, ce film inclassable et constamment surprenant est une vraie petite perle. Propulsé par une performance époustouflante de sa vedette principale (Thure Lindhardt), ce film dresse un portrait d’un homme tourmenté qui, lors d’un voyage avec sa copine (Laetitia Casta, étonnante) dans une île de sa Bulgarie natale, dérape et entreprend un cheminement intérieur qui l’entraîne vers la voie du salut. Baignant parfois dans un climat trouble et onirique à la Jodorowsky (qui y fait une courte apparition), ce deuxième film d’un cinéaste prometteur offre une variante singulière sur le thème de la découverte de soi aux confins de la folie.
Cote: **** sur 5
Pour plus de détails sur ces films et sur la programmation, je vous invite à consulter le site du festival: www.nouveaucinema.ca