Café de flore : un homme et une autre femme

Après The Young Victoria, le réalisateur de C.R.A.Z.Y. revient en sol québécois avec Café de flore, un chassé-croisé amoureux se situant sur deux époques et mettant en vedettes Vanessa Paradis et Kevin Parent. Le film prend l’affiche en salles ce vendredi.

À Montréal, de nos jours, un DJ renommé vit une belle histoire d’amour avec sa nouvelle compagne tandis que la mère de ses deux enfants accepte difficilement leur séparation. À Paris, en 1969, une mère se dédie entièrement à son fils trisomique.

Sortant à grands coups de battage médiatique, ce drame prétentieux conduit deux récits parallèles dans une structure narrative éclatée. Malheureusement, on a droit a beaucoup de bruit pour rien. Si le début séduit et intrigue, la conclusion mystique (réincarnation, vie antérieure) où on chouchoute l’amour et le concept de l’âme soeur relègue le film à des pensées profondes de comptoir. Pour faire le deuil en amour, il faut accepter que l’autre ne soit pas sa flamme jumelle. D’accord, c’est noté. De plus, Café de flore est marqué par un symbolisme primaire (la trisomie est celui de la fatalité sociale !) et par une tendance à vouloir tout expliquer et mettre en relief (entre autres par le personnage qui pratique la médiumnité et joué par Emmanuelle Beaugrand-Champagne). Claude Lelouch en a fait une carrière avec des sujets et concepts similaires, et ce film s’inscrit dans cette lignée.

Bien que la musique occupe une place importante dans le film, il est dommage que cette facette soit mal exploitée dans les séquences se situant à l’époque du Paris de Vanessa Paradis. Sans dénier les qualités techniques et formelles du film, la mise en scène consciencieuse et tapageuse de Jean-Marc Vallée sombre parfois dans le m’as-tu-vu (nombreux ralentis, raccords dans le mouvement qui relient les deux époques, montage sec et nerveux). Reste le jeu naturel et convaincant de Kevin Parent, la vraie révélation du film.  

Cote : ** sur 5