États-Unis: des ados racontent leur propre expérience pour décourager les autres étudiants de se mettre à la cigarette

Photo: Getty Images/iStockphoto

Les campagnes de lutte contre le tabac au sein des établissements scolaires sont cruciales. Des chercheurs de l’université du Texas ont innové en proposant une stratégie de prévention présentée, non pas par des adultes, mais des collégiens et des lycéens.

Décrite dans The American Journal of Preventive Medicine, l’expérience a consisté à réunir des élèves volontaires pour intervenir dans plus d’une centaine de salles de classe. Baptisé «Teen against tobacco use», le programme a été conçu par l’American Lung Association, l’American Cancer Society et l’American Heart Association.

Dans le cadre du projet, de jeunes collégiens et lycéens ont été formés pour présenter des campagnes de prévention anti-tabac à des élèves inscrits dans neuf collèges du centre de la ville d’El Paso (Texas, États-Unis). Au total, 2257 étudiants ont participé à l’étude.

Plusieurs exposés, préparés par les élèves formés à intervenir dans les salles de classe, étaient directement inspirés de leur propre expérience. L’un d’entre eux a par exemple décrit comment le fait que sa mère ait fumé pendant sa grossesse avait contribué à ralentir sa croissance.

Après avoir raconté leur histoire, les élèves volontaires ont réussi à inciter de nombreux collégiens à s’exprimer à leur tour sur les antécédents de tabagisme au sein de leur famille. Certains ont mentionné des proches atteints de maladies chroniques ou des cas de décès liés à la cigarette.

Des risques de tabagisme réduits de 37% grâce aux interventions des élèves

La sensibilité au tabac a été évaluée au moyen d’un bref sondage mené auprès des élèves et de classes témoins en 2014 et 2015, après la fin des exposés présentés en classe. Finalisées en 2019, les analyses ont comparé les réponses des élèves qui ont écouté les exposés à ceux qui n’en ont pas bénéficié.

Les résultats montrent que les élèves qui ont reçu les messages de prévention étaient moins susceptibles de fumer que ceux des classes qui n’ont pas assisté à la présentation (12% de scores de susceptibilité au tabac pour les premiers, contre 17% pour les autres), ce qui selon les chercheurs représente une réduction de 37% des risques.

Les jeunes élèves qui se sont portés volontaires pour le programme ont également rédigé une lettre d’intention au conseil municipal de leur ville pour les sommer de mettre en place une ordonnance sur la qualité de l’air.

«Leur message était très convaincant, en partie à cause de leur passion, mais aussi parce que les adultes sont censés protéger la santé de nos jeunes. Le conseil municipal a adopté l’ordonnance que les étudiants ont soutenue», affirme Louis Brown, professeur adjoint de promotion de la santé et de sciences du comportement à la UTHealth School of Public Health et auteur principal de l’étude.

Des expériences plus longues sont toutefois nécessaires pour déterminer si les exposés des adolescents contre le tabagisme peuvent avoir un impact durable sur la prévention du tabagisme, précisent les chercheurs.

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