L’Anonyme : 30 ans de services

La directrice générale Sylvie Boivin et l’adjoint à la direction Julien Montreuil devant l’autobus de L’Anonyme. Crédits : Naomie Gelper Photo:

Trente ans après sa création, L’Anonyme est surtout connu sur l’île de Montréal pour son autobus qui se déplace dans la ville dans le but d’offrir du soutien psychosocial, du matériel de protection et des références aux ressources locales. Aujourd’hui l’organisme communautaire spécialisé dans la prévention de la transmission des infections transmissibles sexuellement ou par le sang (ITSS) a élargie sa mission et dessert la communauté à travers différents programmes.

En 1989, la Fondation des enfants qui cherchait une manière «novatrice» de rejoindre et aider les jeunes de 14 à 30 ans en difficulté fait naître le projet de L’Anonyme. Un an plus tard, est créé le projet d’unité d’intervention mobile L’Anonyme qui circule dans les rues de Montréal avec une équipe d’intervenants là où les jeunes en difficulté requièrent de l’aide.

Dans un effort collectif de santé publique, L’Anonyme reçoit le mandat en 1998 de réduire la propagation des ITSS. L’organisme offre désormais un service d’échange de seringues pour les utilisateurs de drogues injectables de tout âge afin de prévenir la transmission du VIH/Sida et des autres ITSS.

« À ce moment là, l’autobus est vraiment devenu notre outil pour se déplacer dans les quartiers où on venait compléter l’offre de services des autres partenaires communautaires », indique la directrice générale Valérie Boivin. Avec un service mobile, L’Anonyme peut répondre à une population qui ne se déplace pas nécessairement dans les sites fixes ou qui ont besoin de services la nuit.

L’autobus

Aujourd’hui, l’autobus a beaucoup plus de quarts de travail qu’à l’époque avec un total de 22 par semaine. Il est présent toutes les nuits principalement dans les quartiers centraux tels que le Centre-Ville, Centre-Sud, le Village et Hochelaga-Maisonneuve où les populations rencontrées vivent souvent des réalités multiples telles que l’itinérance, le travail du sexe ainsi que des enjeux de santé mentale ou physique.

Le véhicule se déplace aussi quatre soirées par semaine dans des quartiers périphériques afin d’accueillir une population plus jeune rencontrée entre autres près des parcs, des écoles secondaires et des stations de métro.

Les principaux sujets abordés sont liés à la sexualité, à la contraception, au décrochage scolaire, aux gangs de rues, aux relations amoureuses ainsi qu’au profilage social et racial. « Les jeunes nous connaissent ou ont entendu parlé de nous par un intervenant, explique le directeur adjoint Julien Montreuil. Ils rentrent dans l’autobus pour discuter ou simplement chercher des préservatifs. Ça nous permet d’échanger avec eux. »

Depuis deux ans, le Service d’injection supervisée (SIS) mobile chapeauté par L’Anonyme et le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal s’est ajouté au Programme d’intervention de proximité. Le véhicule sillonne les rues de la métropole dans le but de prévenir des surdoses et d’intervenir en cas de complications liées à l’injection.

Comme dans l’autobus, les gens entrent dans le SIS mobile, explique Julien Montreuil. Il y a toujours un intervenant de L’Anonyme et quelqu’un du personnel infirmier du CIUSSS qui sont présents. En 2018-2019, les unités mobiles ont accueilli 13 673 visites, dont 11 705 avec distribution de matériel de protection.

Selon Julien Montreuil, la prévention des surdoses et l’accès une l’éducation à la sexualité adaptée constituent les deux enjeux principaux pour L’Anonyme aujourd’hui. L’Anonyme, ce n’est pas juste le véhicule, souligne Valérie Boivin. L’organisme compte en effet trois autres programmes en plus de celui d’intervention de proximité : le Programme d’éducation sexuelle, le Programme de communication et créativité et le Programme en sécurité urbaine aussi connu sous le nom de Tandem.

Cette année, L’Anonyme a fait l’acquisition du 3629 rue Sainte-Catherine Est afin d’accueillir des personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être. Le projet devrait se concrétiser en 2020-2021.

Les autres programmes de l’Anonyme

  • Le Programme d’éducation à la sexualité promouvoit la santé sexuelle, l’adoption de comportements sécuritaires et le développement d’un esprit critique en favorisant des relations égalitaires et consensuelles. Une équipe de professionnels se déplace dans des organismes communautaires, des milieux scolaires et institutionnels afin d’animer les ateliers du programme.
  • Le Programme de communication et créativité vise à sensibiliser les populations sur les enjeux d’inclusion et de mixité sociale, de même qu’à renforcer l’estime de soi des jeunes par l’Accomplissement des projets mobilisateurs. En 2018-2019, il a permis à 12 femmes de s’impliquer ans diverses initiatives visant à dénoncer et lutter contre toutes formes de discrimination.
  • Le Programme en sécurité urbaine de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (Tandem) reste à l’affût des opportunités et des enjeux de sécurité afin de répondre aux besoins des citoyens en matière de sécurité urbaine et de prévention de la criminalité.

 

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