Les démocrates du Wisconsin veulent éviter les erreurs de 2016

FILE - In this Sept. 1, 2020 file photo, President Donald Trump tours an emergency operations center and meets with law enforcement officers at Mary D. Bradford High School in Kenosha, Wis. Wisconsin Democrats, stung by President Trump's narrow win four years ago, are confident the lessons they learned will ensure he doesn't do it again. But Republicans say civil unrest that followed a police shooting in Kenosha, and Trump's "law and order" message, will help him win over the crucial white suburban voters he needs to capture a second term. (AP Photo/Evan Vucci File) Photo:

MADISON, Wis. — Piqués au vif par la victoire serrée de Donald Trump dans leur État il y a quatre ans, les démocrates du Wisconsin croient que les leçons qu’ils en ont tirées leur permettront d’éviter que l’histoire ne se répète.

Leurs adversaires républicains estiment plutôt que les troubles qui ont éclaté après une bavure policière dans la ville de Kenosha, et le message axé sur la loi et l’ordre de M. Trump, lui permettront de rallier les banlieusards blancs dont il a besoin pour obtenir un deuxième mandat.

À moins de deux mois du jour du vote, la course présidentielle se concentre sur le Wisconsin et d’autres États cruciaux qui décideront probablement du gagnant. Républicains et démocrates du Wisconsin anticipent une autre lutte serrée dans cet État où trois des cinq dernières courses présidentielles ont été décidées par un écart de moins d’un point de pourcentage.

«Ça va être un combat à poings nus dans la boue jusqu’à la toute fin, on va s’arracher chaque vote», a prédit le stratège républicain Brian Reisinger.

Le démocrate Joe Biden devance Donald Trump par environ cinq points dans les quatre derniers sondages réalisés par la faculté de droit de l’université Marquette, entre mai et septembre. Rien n’a changé après que MM. Trump et Biden eurent visité Kenosha, où Jacob Blake a été atteint de plusieurs balles dans le dos le 23 août.

Trois manifestants ont été atteints par des tirs lors des émeutes qui ont suivi, dont deux qui sont décédés. Un partisan de M. Trump âgé de 17 ans est accusé dans cette affaire.

Hillary Clinton jouissait d’une avance comparable au même moment il y a quatre ans. Le Wisconsin lui a éventuellement échappé par moins de 23 000 voix.

Si la pandémie de coronavirus a essentiellement paralysé les candidats au printemps et cet été, les deux camps accélèrent maintenant leurs visites au Wisconsin. M. Trump était à Kenosha le mois dernier pour remercier les policiers de leur réponse aux troubles qui ont éclaté quand M. Blake a été atteint par les tirs d’un policier blanc.

M. Biden est venu à Kenosha deux jours plus tard. Il a rencontré des membres de la famille Blake et participé à une discussion communautaire concernant cet incident et les tensions raciales. Leurs colistiers respectifs y sont allés de leurs propres visites un peu plus tard.

Mme Clinton n’a jamais fait campagne au Wisconsin après avoir perdu l’élection primaire dans cet État en 2016. Les démocrates croient qu’elle a été trop confiante, après les deux victoires écrasantes de Barack Obama.

Ben Wikler, le président du Parti démocrate du Wisconsin qui a pris le relais après la défaite de Mme Clinton, assure que le parti essaie d’éviter que cela ne se reproduise.

«Quand les résultats ont été annoncés le soir de l’élection en 2016, le sol s’est ouvert sous nos pieds et nous étions en chute libre, a-t-il dit. Dès le lendemain nous avons commencé à étudier comment ça avait pu arriver et comment éviter que ça recommence.»

Les démocrates ont lancé un programme de mobilisation annuelle en 2017, notamment en déployant des équipes locales pour interagir avec les électeurs à un niveau plus personnel. M. Wikler croit que ces efforts ont porté leurs fruits avec des victoires lors de toutes les élections étatiques en 2018, et deux victoires devant la Cour suprême du Wisconsin en 2018 et 2020.

Le président du Parti républicain du Wisconsin, Andrew Hitt, indique que la campagne Trump a développé son infrastructure dans l’État plus tôt et plus rapidement qu’il y a quatre ans, avec jusqu’à quatre fois plus de personnel.

Si M. Biden peut convaincre suffisamment d’électeurs républicains dans les banlieues et dans le sud-est du Wisconsin, en ajoutant les centres urbains fortement démocrates de Milwaukee et Madison, il n’y aura pas suffisamment de partisans de M. Trump dans le reste de l’État pour le conduire à la victoire. C’est cette stratégie qui a permis aux démocrates d’aligner toutes ces victoires en 2018.

La clé est de rejoindre «le vote intelligent, modéré, centriste« a dit l’ancien gouverneur Jim Doyle. Et c’est la «grande force» de M. Biden, a ajouté M. Doyle, qui connaît le candidat démocrate depuis 30 ans.

Les républicains disent que le message de la loi et de l’ordre de M. Trump est efficace auprès des électeurs modérés qui craignent que les troubles de Kenosha ne se répandent.

M. Trump doit démontrer non seulement qu’il est le bon candidat pour assurer la sécurité, mais aussi pour affronter le coronavirus et mener le pays à la prospérité, a dit le stratège républicain Brian Reisinger.

«Il doit montrer qu’il est un homme d’action qui comprend les problèmes des banlieusards, a-t-il dit. Il a commencé à le faire depuis deux semaines, mais il devra le faire encore beaucoup plus.»

Scott Bauer, The Associated Press




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