Les républicains visent la Californie

FILE - In this March 6, 2019, file photo, Rep. Harley Rouda, D-Calif., speaks during a House Oversight and Reform subcommittee hearing Capitol Hill in Washington. In the Republican-leaning 48th House District in Orange County, Republican Michelle Steel, who heads the Orange County Board of Supervisors, has seized on the fight over affirmative action and the new labor law known as AB5 in her bid to oust first-term Democratic Rep. Rouda. (AP Photo/Sait Serkan Gurbuz, File) Photo:
Michael R. Blood - The Associated Press

LOS ANGELES — Les candidats républicains à la recherche d’un changement dans une Californie lourdement démocrate mettent en lumière ce qu’ils considèrent être une menace grave pour les familles et les communautés – les politiques de leur propre État.

Les candidats républicains – de la Chambre des représentants aux conseils municipaux – cherchent à faire de l’élection de novembre un référendum sur la Californie elle-même sous un régime démocrate progressiste, soulignant l’itinérance omniprésente dans les grandes villes, les appels à la radiation de la police et les hésitations des gouvernements face au coronavirus, ce qui a entraîné la fermeture de milliers d’écoles et de restaurants et chamboulé le quotidien de 40 millions d’habitants.

Si Joe Biden dit qu’il se bat pour l’âme de l’Amérique, les candidats républicains prétendent qu’ils se battent pour l’âme de la Californie.

Les démocrates veulent propager «les mêmes politiques qui ont détruit Los Angeles et le reste de la Californie», prévient le candidat républicain Joe Collins, un ancien combattant de la marine qui tente de créer la surprise en détrônant la représentante démocrate de longue date Maxine Waters, qui compte parmi les principaux détracteurs du président Donald Trump.

Dans un message sur Twitter, le candidat républicain américain Eric Early montre des campements sordides de sans-abri à Los Angeles et reproche à son rival démocrate, le représentant Adam Schiff, d’avoir accordé trop d’attention au procès de destitution de M. Trump alors que des milliers de personnes sont piégées dans une vie désespérée dans la rue.

«Regardez ce qui se passe pendant qu’Adam Schiff est au pouvoir», dit-il, alors que la caméra fait voir des tentes affaissées et des gens étalés sur le trottoir.

M. Trump a perdu la Californie par plus de quatre millions de voix en 2016 et reste largement impopulaire en dehors de sa base. Au cours de son mandat, le président a longtemps cherché à faire de la Californie un synonyme de dysfonctionnement gouvernemental et d’excès libéral sur des questions allant de l’immigration à la sécurité publique.

Le président plombera de nombreux candidats républicains dans l’État, de sorte que le parti espère détourner l’attention de la course à la Maison-Blanche vers d’épineuses questions locales qu’ils espèrent épingler au gouverneur Gavin Newsom et aux démocrates, qui occupent toutes les fonctions de l’État, 45 des 53 sièges de la Chambre des représentants et une forte majorité à l’Assemblée législative.

Ces problèmes comprennent les troubles économiques liés à la pandémie de coronavirus; la «Proposition 16» qui autoriserait un traitement préférentiel fondé sur la race, le sexe ou l’appartenance ethnique dans l’emploi public, l’éducation ou la passation de contrats; et une crise des sans-abri qui est un embarras national.

Également en cause: une nouvelle législation du travail polarisante qui vise à protéger les salaires et les avantages sociaux des travailleurs de la soi-disant économie à la demande, y compris des chauffeurs d’Uber et Lyft. Mais de nombreux travailleurs autonomes affirment que la loi supprimera les emplois au lieu de les améliorer, et Uber et Lyft ont menacé le mois dernier de fermer leurs portes en Californie.

Le représentant Mike Garcia, qui lors d’une élection spéciale de mai est devenu le premier républicain en plus de deux décennies à s’emparer d’un district du Congrès tenu par les démocrates en Californie, l’a résumé ainsi pendant sa campagne: «Je ne veux pas que mon pays se transforme en ce que mon État est devenu».

Pourtant, dans une année électorale qui pourrait produire un taux de participation démocrate record en Californie, les chances des républicains de gagner du terrain sont, au mieux, incertaines.

Les démocrates ont déclaré que ce sont les républicains qui sont en décalage avec les électeurs de l’État sur des questions allant de la sécurité publique aux soins de santé.

«Si l’élection est un référendum sur la Californie – les progrès que nous continuons de faire et le programme positif que nous avons fixé pour la nation – ce n’est pas une proposition gagnante pour M. Trump ou les républicains épris de M. Trump», a déclaré M. Schiff dans un communiqué.

Le Parti républicain de Californie était autrefois une puissance nationale, et le comté d’Orange était la pierre d’assise de la révolution conservatrice qui a envoyé l’ancien gouverneur de Californie Ronald Reagan à la Maison-Blanche.

Mais une population changeante a mis fin à tout ça – de nombreux électeurs blancs de banlieue, l’épine dorsale républicaine, se sont éloignés avec l’effondrement de l’industrie de la défense, alors que l’immigration augmentait. Le nombre d’Hispaniques, d’Asiatiques et de Noirs dépasse le nombre de Blancs depuis 1998, et les Hispaniques à eux seuls dépassent désormais les Blancs.

La Californie compte cinq millions de républicains enregistrés, mais c’est moins qu’il y a 20 ans. Les démocrates les dépassent aujourd’hui à près de 2 contre 1. Le parti est également largement dépassé en nombre par les indépendants, qui ont tendance à voter comme les démocrates.

Les chiffres sont reflètent aux urnes: le Parti républicain n’a pas remporté d’élections dans tout l’État depuis 2006 et George H.W. Bush a été le dernier candidat républicain à la présidence à décrocher l’État – en 1988.

Michael R. Blood, The Associated Press






Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.