Dieu est Argentin

C’est comme si c’était hier, quelque part en 1982. J’étais au tableau devant ma classe campant le rôle de Diego Armando Maradona. Pour un exercice d’expression orale, notre professeur de français nous avait demandé de choisir une idole et de jouer son rôle en se prêtant au questionnaire de nos camarades. Évidement, j’ai choisi El Pibe de Oro  («Le gamin en or»).

Je me vois, en 1978, mon cœur de gamin brisé quand Maradona n’a pas été sélectionné par César Luis Menotti pour participer au mondial organisé par son pays. Trop jeune pour déloger la star de l’époque, Mario Kempes.

J’ai en mémoire mes premiers posters de Maradona avec tous ses maillots mythiques : le rouge d’Argentinos Juniors, le bleu à la barre horizontale jaune du Boca Junior, le bleu et grenat du Barça, le bleu ciel de Napoli et puis l’Albiceleste (blanc et bleu ciel) de la sélection nationale.

C’était un joueur divin. Tout le monde se rappelle ce match entré dans l’histoire du soccer mondial, en quart de finale du mondial 1986 au Mexique. Maradona a réussi le but du siècle. Un slalom géant entre les pieds de presque la moitié de l’équipe d’Angleterre avant de loger le ballon dans les filets de Peter Shilton. Juste avant, il a trompé les caméras de la planète entière et la vigilance des arbitres en marquant un but de sa main. Un geste que le capitaine de l’équipe argentine a qualifié de la «main de Dieu».

Il s’en est passé du temps avant que Lionel Messi, un autre Argentin, ne reprenne le flambeau et nous étourdisse encore de son génie. Mais allait-il être divin? La réponse, on l’a eu cette semaine. Face au Milan AC, le FC Barcelone était au bord du gouffre. Lors du match aller de ce huitième de final de la ligue des champions européenne, Messi a été muselé et la machine à fabriquer des buts du Barça a été anéantie pour perdre 2 à 0. Je me suis dit, cette fois, au match retour, pour éviter l’élimination, il fallait un pied de Dieu pour sauver mon équipe.

Revoyez le premier but de cette confrontation. Après un échange furtif avec son coéquipier Andres Iniesta, la Pulga, d’un enchaînement céleste, un contrôle orienté de l’extérieur et une frappe de l’intérieur de sa gauche, en moins d’une nano seconde, il a logé le ballon dans la lucarne droite de Christian Abbiati, le gardien milanais. Le pied de Dieu a fait mouche à deux reprises lors de ce match.

Le lendemain de cette partie divine, j’étais à une rencontre, quand on a dévoilé le nom du nouveau Pape, un Argentin. Il n’y a plus de doute. Après la main de Maradona, le pied gauche de Messi et l’élection du successeur de ses apôtres, François, Dieu est Argentin!

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