Les enfants d’Olivier Simpson

Pis? C’était comment le Gala des Olivier? C’était comment notre réunion de famille? J’aimerais vous donner mon avis, mais j’écris le vendredi… donc, je vais me fier à vous. Tout ce que je sais, c’est que j’y vais, vêtu simplement d’un jean, d’une chemise blanche et d’un veston style… je sais pas, style veston. Ma blonde, elle, s’est pas mal plus forcée. C’est un automatisme. Tu dis «gala» à une fille, puis tout ce qu’elle a de beau dans son garde-robe devient désuet et aussi inutile qu’une girafe dans un tiroir d’ustensiles. FAUT UNE NOUVELLE ROBE! C’est ben correct. J’ai mes automatismes de gars aussi.

Cette année, Mario Jean et les organisateurs ont choisi le thème de la famille. Comme la plupart des familles du Québec, la famille humoristique ressemble plus aux Simpson qu’aux Flanders.

Comme dans toutes les belles grandes familles, ya du monde qui s’aime pas, des jaloux, des têtes enflées, du monde qui s’aime d’amour profond, des gentils, des trop gentils, des serviables, des business freaks, des artistes fous, des marginaux, ceux qui voudraient que tout le monde s’aime, ceux qui n’aiment personne, des narcissiques, des empathiques, des timides, des extravertis. Le temps d’un gala, le temps de trois heures, tout le monde sourit et est poli. Comme à Noël, le temps du souper, le temps des courtoisies, du «Passe-moi le sel. Comment ça va tes affaires? Ah ouin, content pour toi.» Puis plus tard, avec un peu de boisson… on s’échappe.

Au party d’après-gala, ya plus de «bitchage» que dans un party pyjama de préadolescentes. Ça aussi, c’est ben correct, ça fait partie de la famille. De toutes les familles, et de tous les galas. Gémeaux, Artis, Jutra, Adisq, etc.  Mais comme à Noël, le temps du souper, pour ne pas choquer grand-maman qui veut tous nous voir joyeux, tout le monde reste poli. C’est chien, mais le public est un peu la grand-maman. Pas que vous le demandiez, mais on vous l’impose. Bon, si c’est pas mal toujours l’esprit des galas, y’en a sûrement une maudite gang qui le demande… Et c’est correct. C’est humain.

Comme la poignée de mains après une dure série de hockey, ou l’accolade entre deux boxeurs après un rude combat, on veut la voir. On veut la voir, l’humanité. Même si elle est illusoire, protocolaire, on en a besoin. Un gala, c’est une accolade entre artistes.

Les gens aiment ça, les artistes aiment ça que les gens aiment ça, tout le monde en a un peu besoin.

Les humoristes, on est censés être les moutons noirs de la grande famille artistique élargie. Ceux dans la famille qui regardent la game aller, puis qui soulignent les faussetés, rient des grandes conventions. Mais si on ne fait pas attention, on peut se laisser prendre au jeu de la grand-maman. Puis passer d’un party de moutons noirs à un party de moutons tout court. N’empêche que même les Simpson habillés propres, ça reste les Simpson.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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