Ira, ira pas
Quand on a demandé à Pauline Marois si elle comptait déclencher des élections, elle a répondu que cela était sa prérogative et qu’elle n’entendait pas discuter de stratégie électorale avec les journalistes. Cela se déroulait cette semaine dans le cadre de la période de questions qui a suivi la présentation de son plan de relance économique.
Votre prérogative? Pardon? Mme Marois, votre gouvernement n’a-t-il pas fait adopter la loi 3, Loi modifiant la Loi électorale, afin de prévoir des élections à date fixe? Il me semble bien que oui… et, d’ailleurs, tous les membres de l’Assemblée présents vous ont appuyée dans cette démarche. Un vote adopté à l’unanimité, ce n’est pas rien!
On a envie de dire : aussi vite adoptée, aussi vite oubliée. Car moins de quatre mois après la sanction du projet de loi sur les élections à date fixe, le Québec fait une fois de plus face aux tergiversations électorales. Pourtant, même si le gouvernement est minoritaire, Mme Marois a toujours la confiance de la chambre. Si elle décidait de demander au lieutenant gouverneur de dissoudre la chambre, elle irait dans une direction diamétralement opposée à la loi sanctionnée en juin dernier.
Il est vrai que le gouvernement est minoritaire, mais aucune exception n’a été prévue à cet égard. Et il faut le dire : le gouvernement du Parti québécois pourrait gouverner un bon bout de temps avant d’être défait. Car un parti d’opposition seul ne peut le faire tomber. Pourtant, les initiatives gouvernementales se multiplient, supposément pour tenter d’ouvrir une fenêtre électorale, quand il pourrait continuer d’aller de l’avant.
On le sait par expérience, l’électorat ne fait pas payer pour de tels oublis. Si elle va de l’avant et ne tient pas compte de l’esprit de la loi des élections à date fixe, ce ne sera pas un élément crucial dans la campagne. Ira, ira pas? On continue de tergiverser sur le sujet. Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.