Un Chef

On parle de chefs. Non, je n’ai pas décidé de me recycler en critique culinaire. Cela serait sans doute plus réjouissant, ne serait-ce que parce que les chefs sont plus prisés en cuisine qu’en politique. Mais à chacun ses chaudrons, on parle de chefs ou de l’absence de chefs en politique.

Si on sait parfaitement ce qu’on recherche chez un cuisinier, on se demande quel genre de menu devrait concocter un leader politique pour satisfaire l’électorat. Cela est vrai non seulement au Québec, mais partout dans le monde.

Barack Obama, qui a fait souffler un vent d’espoir sur les États-Unis est, pour plusieurs, tombé de son piédestal. Il parviendra probablement à obtenir un second mandat, mais la ferveur des débuts laissera place à la raison. Usé par le contexte économique et la réforme promise sur la santé, il ne sera pas parvenu à conserver son aura de magicien. À force de compromis incontournables, il aura déçu sa base et exaspéré les autres.

À l’autre bout du spectre, loin de se poser en sauveur, François Hollande se position-ne comme «président normal». Un changement de style radical pour les Français, qui avaient précédemmment opté pour un président cultivant l’image de l’extraordinaire. Un positionnement moins difficile à assumer, mais les attentes sont tout de même importantes. Il devra trouver l’équilibre entre la croissance et l’austérité dans un pays où l’État représente plus de 50 % du PIB. La lune de miel risque d’être de courte durée.

Un récent sondage Nanos indique que la population canadienne cherchait principalement de bons gestionnaires. De fait, 47 % des répondants estimaient à 10 sur une échelle de 10 la nécessité pour leur élu provincial de bien gérer les deniers publics. Donc, on souhaite élire de bons gestionnaires, mais un bon gestionnaire seulement, est-ce suffisant?

Pas facile de trouver le bon mélange du leader idéal. Selon le contexte et le palier de gouvernement, les ingrédients du succès varient. D’un côté, on encense l’au-torité, le franc-parler d’un Régis Labeaume qui mène la Ville à sa guise, n’hésitant pas à prendre de front ses détracteurs et allant même jusqu’à traiter de menteur le syndicat des pompiers sur la place publique. De l’autre, on dénonce un entêtement similaire de Stephen Harper. Sans doute que le niveau de gouvernement explique en partie la différence de perception, mais le style de leadership se ressemble.

Un sauveur, un gestionnaire, autoritaire ou visionnaire, on veut tout ça et plus encore. Pourquoi pas quelqu’un qui dirige pour l’intérêt général avec une préoccupation pour le long terme et non quelqu’un qui le fait pour des intérêts particuliers avec les yeux sur la prochaine élection? C’est peut-être ça, la recette.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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