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Entrevue avec Andre Agassi : Les confidences d'un tennisman éprouvé

Jeroen Haverkort - Métro Pays-Bas

Une onde de choc a frappé le monde du sport international lorsque Andre Agassi, dans une autobiographie intitulée Open, a révélé qu’il détestait le tennis, sa vie et qu’il était un accro du crystal meth. Métro l’a rencontré pour discuter des raisons derrière la publication d’une autobiographie aussi honnête et brutale.

Pourquoi avez-vous écrit ce livre?
J’ai eu une vie publique et beaucoup de faussetés ont été dites sur moi. Ma carrière touchait à sa fin et je voulais comprendre où j’en étais rendu dans ma vie puis trouver une raison à toutes mes contradictions internes. Nous avons tous nos démons intérieurs, nous avons tous des problèmes. Je voulais une biographie qui pourrait amener les autres à faire de l’introspection.

Quelques joueurs vous ont critiqué. Comment vous sentiez-vous?
C’est probablement mieux pour le tennis qu’ils ne me défendent pas. Les joueurs sont très sérieux lorsqu’il est question de l’intégrité du sport.  Au tennis, tricher n’est pas bien vu et voici quelqu’un qui ne s’est jamais fait prendre. Si l’on se fie aux grands titres, l’information véhiculée semble très négative, mais on ne doit pas analyser des faits simplement en lisant les grands titres.

Certains croient que l’ATP aurait dû vous punir.
À cette époque, j’étais 141e au monde. J’étais bien connu dans le sport, mais personne ne s’attendait à ce que je retourne au jeu. Je n’avais personne sur qui compter. J’ai donc envoyé une lettre mensongère à l’ATP. Ils ont conclu que le type de drogue que je prenais n’améliorait pas mes performances. Les drogues sont dangereuses. Elles détruisent les gens. Peut-être ont-ils fait preuve d’un peu d’humanité, je ne sais pas…

Vous êtes-vous drogué parce que vous cherchiez une solution à vos problèmes?
Oui. J’étais déprimé. Je pratiquais un sport que je détestais. J’avais une vie et un mariage dont je ne voulais pas. Je me sentais étouffé. La drogue a été une échappatoire.

En consommiez-vous beaucoup?
Je ne peux pas dire, tout est flou.

Pourquoi avez-vous appelé votre livre «Open»?
Le titre m’est venu en premier. C’était important pour moi. Il a plusieurs significations. Ça ne veut pas seulement dire que je suis une personne ouverte, je voulais interpeller le lecteur pour qu’il s’ouvre aussi. Ouvrir le livre et être ouvert pendant qu’on le lit. Je ne voulais pas d’un catalogue de photos. Lorsqu’on regarde la photo de la couverture, on voit un homme qui a beaucoup de vécu. Elle a été prise en 1997, l’année où je consommais de la drogue. Je suis confus et à la recherche de quelque chose.

Dans le livre, vous expliquez qu’à chaque fois que vous avez confié à quelqu’un que vous détestiez le tennis, on ne vous croyait pas.
C’est la révélation la plus marquante du livre. Comment une personne peut-elle réussir aussi bien dans un sport qu’elle déteste? C’était important pour moi de le répéter. La seule personne qui a eu une réaction différente a été Steffi [Graf]. Elle a dit : «N’est-ce pas le cas de tout le monde?»

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