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2010 sur les traces de Paul Sauvé

Ni vu ni connu, le 2 janvier dernier marquait les 50 ans de la disparition de l’ex-premier ministre Paul Sauvé. En ce tout début d’une nouvelle décennie, cet anniversaire avait à la fois quelque chose d’inspirant et de désespérant.

En effet, Paul Sauvé est cet homme en qui on a énormément eu foi au Québec pour entamer ce vertigineux virage qu’on appellera plus tard la Révolution tranquille. «Désormais», on n’exercerait plus le pouvoir pour le pouvoir, mais plutôt pour changer les choses. Les pratiques électorales peu scrupuleuses et le financement occulte des partis politiques seraient proscrits. La séparation de l’Église et de l’État se concrétiserait en un État véritablement laïque.

Mais 112 jours après son assermentation aux plus hautes fonctions du gouvernement québécois, Paul Sauvé est mort. Mais la table était mise pour l’Équipe du tonnerre de Jean Lesage. Et parado-xalement, c’est peut-être justement parce que c’est un chef de l’Union nationale qui a tout enclenché que la Révo­lution tranquille s’est produite si rapidement.

Et pourtant, ce même 2 janvier, tous les médias nous ont présenté des revues de l’année 2009 qui ont martelé les mots «corruption», «collusion», «enveloppes brunes», «manquement à l’éthi­que», «charte de la laïcité» et autres expressions issues de débats qu’on croyait derrière nous.

Si la résurgence de tels enjeux est cyclique, il semble que nous soyons au sommet d’une crête. Cinquante ans plus tard, qui sera le nouveau Paul Sauvé? Quelqu’un qui, minimalement, n’aura pas en tête que les intérêts de son parti en prononçant les mots «commission d’enquête publique». Manifestement, ce ne sera pas Jean Charest.

Christian Gagnon, Montréal

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