Coluche et les échecs du gouvernement Couillard
L’heure est au bilan de fin de session à l’Assemblée nationale du Québec. La conclusion d’une traversée houleuse au milieu de scandales teintés de collusion, de corruption et d’omerta. Du déjà-vu!
«L’Horreur est humaine», résume cette aberration. C’est une des citations cultes du célèbre Coluche, l’humoriste français qui nous a quittés il y a 30 ans déjà. Celui qui a révolutionné le métier de clown de la république au point d’élever au stade d’un art à part entière son ingénieuse capacité à détourner les maximes. Il pouvait ainsi en peu de mots faire comprendre aisément à Monsieur et Madame Tout-le-Monde l’envers du décor de la politique politicienne.
Coluche avait mis le doigt sur la capacité de l’humain à trahir et à travestir un système politique pourtant bâti sur de bonnes attentions.
Or, ceux qui ont inventé la démocratie avaient en tête l’idéal de mettre en place un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple.
Hélas, avec le temps, dès que le peuple met les clés du pouvoir politique entre les mains d’une majorité, celle-ci se retrouve entourée de ses stratèges politiques et collecteurs de fonds qui aspirent à leur propre part du gâteau, d’une machine administrative réfractaire à tout changement qui mette en péril son train-train quotidien et d’une armada de lobbyistes qui squattent les allées du pouvoir pour imposer les intérêts privés au détriment de ceux de la collectivité.
Comment ne pas s’indigner aujourd’hui à la lecture des manchettes sur «l’imprudence» de l’ex-président du Conseil du trésor, Sam Hamad, et les tergiversations du ministre des Transports (MTQ) et ancien ministre responsable d’Investissement Québec, Jacques Daoust.
Comment ne pas perdre la foi en nos institutions avec les révélations sur des employés intimidés et des données manipulées au sein d’un ministère aussi important que le MTQ qui distribue des milliards de contrats et où de hauts fonctionnaires imposent leur diktat même à leur chef hiérarchique, le ministre en personne.
Heureusement, même dans ce panier de crabes, une beauté jaillit de temps en temps. Aujourd’hui, celle-ci est incarnée par le courage de l’ex-ministre des Transports, Robert Poëti, et ses ex-vérificatrices, Annie Trudel et Louise Boily, qui ont osé crever l’abcès de la MTQ.
Ce sont les Poëti, Trudel et Boily qui maintiennent une petite lueur d’espoir dans ce bas monde! Il faut tout faire pour les protéger et les démultiplier, car c’est notre seul vaccin avec ses rappels contre la rage du pouvoir!