La guerre des robots
Des armes au bout de bras humains? Quelle pratique dépassée! Aujourd’hui, des robots désamorcent des bombes en Irak et en Afghanistan et des compagnies conçoivent des robots qui peuvent porter l’équipement militaire, fouiller des bâtiments suspects et fournir de la nourriture aux soldats…
BigDog est le fidèle compagnon des militaiÂres. Il obéit sans broncher, même s’il doit escalader des montagnes ou porter l’éÂquipement de son maître. BigDog ressemble davantage à une araignée géante qui n’aurait que quatre pattes qu’à un représentant de la gent canine. En fait, BigDog n’est pas un chien, mais un imposant robot conçu pour assister les soldats.
«Les militaires doivent souvent transporter leur équipement dans des sacs à dos, ce qui équivaut parfois à près de 45 kg, explique Marc Raibert, président de Boston Dynamics, la compagnie derrière BigDog. Dans des pays comme l’Afgha-nistan, les paysages sont si montagneux qu’il y a plu-sieurs endroits inaccessibles aux véhiÂcules. Le robot BigDog peut alors prendre le relais.»
Les jambes de BigDog sont contrôlées par un ordinateur interne, et un capteur règle son équilibre afin qu’il ne se renverse. Éventuellement, BigDog – qui est opéré par un levier de commande – pourrait retrouver et transporter des soldats tués. C’est le bureau de reÂcherche et développement du PentaÂgone (DARPA) qui a donné à Boston Dynamics le mandat de créer BigDog et le financement nécessaire. La compagnie évolue dans un secteur en pleine expenssion.
«Il y a 10 ans, les robots militaires n’étaient utilisés que pour inspecter les bombes, avance Henrik Chrisensen, professeur de robotique à la Georgia Institute of Technology. Aujourd’hui, plus de 10 000 robots sont utilisés en Afghanistan et en Irak. D’autres pays, comme le Canada, la Corée du Sud et l’Allemagne, se sont lancés dans l’expérience.
Les robots modernes désamorcent des bombes, inspectent des véhicules suspects, testent du matéÂriel toxique ou précèdent les soldats dans des bâtiments à risque. «Quand un robot explose, ça signifie qu’une vie huÂmaine a été sauvée», souligne le professeur Christensen. Les mines et les engins explosifs représentent un grand danger pour les miliÂÂtaires. AuÂjourd’hui, avec les robots, ce risque est réduit. Dans le futur, des robots de la taille d’une voiture, comme BigDog, pourront aider les soldats à transporter leur équipement. Une aide cruciale puisque ces derniers ont atteint leur limite.
Les robots qui sont présentement en développement pourront aller encore plus loin. «Par exemple, des robots de la taille d’un dé à jouer pourront être lancés dans un bâtiment par les militaires pour voir ce qui se passe à l’intérieur, explique M. Christensen. Un soldat pourra en avoir une douzaine dans ses poches. De plus gros robots pourront aussi transporter de la nourriture. En Afghanistan seulement, 2 000 véÂhicules sont affectés à cette tâche. Mais ils sautent parfois sur des engins explosifs.»
Entre-temps, Boston Dynamics conçoit PETMAN, un robot humain militaire, et LS3, une créature semblant tout droit sortie des films de science-fiction qui a une tête et d’affreuses dents! Ce robot sera capable de transporter jusqu’à 180 kg d’équipement et de carburant. Il pourra également suivre les militaires partout où ils vont.