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Louis Leblanc: un oubliable remarqué

NEWARK, NJ - FEBRUARY 02: Louis Leblanc #71 of the Montreal Canadiens skates against the New Jersey Devils at the Prudential Center on February 2, 2012 in Newark, New Jersey. The Devils defeated the Canadiens 5-3. (Photo by Bruce Bennett/Getty Images) Photo: Getty Images

Repêché en première ronde (18e au total) par Canadien, en 2009, Louis Leblanc aura cumulé 5 buts 5 passes en 50 parties dans la Ligne
nationale de hockey.

Mais surtout, en annonçant sa retraite cette semaine et son retour sur les bancs d’école, il ajoute son nom à la longue liste de joueurs de Canadien qui pourraient constituer un important bassin de personnages potentiels pour une émission radiophonique d’histoire inspirée de celle animée, jadis, par l’anthropologue Serge Bouchard, sur les ondes de ICI Première : De remarquables oubliés. Sauf que dans le cas des Louis Leblanc, Guillaume Latendresse et  Éric Chouinard, il faudrait songer à rebaptiser l’émission «Les oubliables remarqués».

«Quand on y pense, Louis Leblanc, dans la LNH, c’était un peu comme la présence du golf aux Jeux olympiques : on se demandait vraiment ce qu’il faisait là», a déclaré un collègue journaliste sportif, hier, préférant garder l’anonymat. Bien sûr, Leblanc parle français, ce qui en faisait de facto le futur Maurice Richard (de Pointe-Claire). Cependant, la moitié de la ville de Montréal parle aussi le français et on n’est pas tous là à tenter de percer l’alignement de Canadien. On a d’autres choses à faire, à commencer par regarder Canadien.

Adepte du gant et de la main invisibles
Souvenons-nous que Louis Leblanc a fait ses classes comme joueur de hockey dans les rangs universitaires américains à la prestigieuse Université Harvard, en économie. Adepte de la pensée d’Adam Smith, particulièrement de son ouvrage intitulé Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, dans lequel Smith développe la théorie de la main invisible du marché, Leblanc a malheureusement fini par croire que sur la glace, il suffisait, comme en économie (mettons), de laisser les choses dégénérer et que le gant invisible allait tout arranger, voire compter top net pour lui. Or, Leblanc était pourri au hockey : résultat, aucune équipe n’a plus jamais voulu le signer sur le marché des joueurs autonomes.

Quelle ironie, quand même, car un système politique et économique différent de celui que préfère Louis Leblanc, qui miserait, par exemple, sur un plus grand interventionnisme étatique, voire la nationalisation du Club canadien, aurait probablement assuré une longue carrière au hockeyeur de Pouinte-Clére, malgré son absence de talent. C’est que la gauche politique n’accorde pas d’importance aux compétences, contrairement aux facteurs discriminants, comme la langue.

Sur ce, bon retour aux études, Louis. On te souhaite des A, à défaut d’en avoir un sur ton chandail de Canadien.

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