Denis Coderre s’oppose aux CV anonymes
En marge du congrès de Metropolis qui réunit des centaines de maires du monde entier, le maire de Montréal, Denis Coderre, s’est montré opposé à l’idée de mettre en place un CV anonyme pour favoriser l’intégration des immigrants.
Cette idée a été présentée lundi par le maire de Berlin, Michael Müller. Dans le cadre d’une conférence à l’Université McGill, le bourgmestre allemand a vanté les mérites de ce projet mis en place depuis 2010 en Allemagne, afin notamment d’éviter les discriminations visant les candidats d’origine turque. «Avec cette mesure, on ne contrôle donc, dans une première étape, que les compétences», a expliqué le maire de Berlin, ville qui accueille près de 40 000 étrangers par an.
À l’issue de cette présentation, le maire de Montréal ne s’est pas montré convaincu. «Aimerais-tu ça, toi, donner ton CV anonyme pour être sûr d’avoir une job?» a-t-il demandé au journaliste de Métro, excluant l’idée d’instaurer cette pratique dans le cadre du recrutement dans l’administration municipale.
«Moi je trouve que c’est un problème d’être obligé de faire ça pour avoir une job, a-t-il précisé. Il y a d’autres choses qu’on doit prendre en considération. Je ne suis pas sûr que ce soit la solution.»
Ottawa le teste
Cette idée a pourtant été testée par Ottawa. Dans le but de réduire la discrimination à l’embauche, le gouvernement fédéral a lancé un projet pilote, fin avril, qui vise le recrutement au sein de six ministères, dont celui de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Environnement. «Le nom d’une personne ne devrait jamais constituer un obstacle à l’emploi», avait déclaré Scott Brison, le président du Conseil du Trésor.
Admettant qu’«il n’y a pas de recette miracle», Denis Coderre mise quant à lui davantage sur une reconnaissance internationale des diplômes pour favoriser l’emploi des immigrants. «J’aimerais mieux qu’on force les associations professionnelles à assurer qu’on reconnaisse les diplômes», a indiqué l’ex-député libéral, mentionnant que cette situation est «difficile au niveau des professionnels de santé» provenant d’autres pays.
Alors que Jean-François Lisée, chef du Parti québécois, avait évoqué cette éventualité en février, Québec n’entend pas étudier ce sujet dans les prochains mois. «Ce n’est pas dans nos plans actuellement», a souligné le cabinet de la ministre du Travail, Dominique Vien.