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Urgel Bourgie a pignon sur l’Avenue Dollard

Photo: TC Media / Isabelle Bergeron

L’ancien édifice du Buffet Sorrento se transforme en complexe funéraire Urgel Bourgie/Athos à LaSalle. Autrefois symbole de festivités et de rencontres familiales, depuis le 10 avril, les nouveaux propriétaires de l’immeuble de l’Avenue Dollard souhaitent qu’on y célèbre la vie qu’ont vécue les êtres chers.

Beaucoup de gens mentionnent à l’équipe du complexe leurs souvenirs associés à l’édifice. «Une dame nous a confié qu’en plus d’y célébrer les funérailles de son mari, dans le passé, elle y avait tenu sa réception de mariage», explique la directrice générale du complexe laSallois, Daniela Romano.

Services communautaires
La directrice générale voulait que ce nouveau complexe ne soit pas seulement dans la communauté, mais avec elle. Pour Mme Romano, il était primordial de s’associer avec des entreprises locales, du déneigement jusqu’au fournisseur de café pour le côté barista.

La présence de nombreuses personnes lors de l’inauguration témoigne de ce désir d’être parmi les citoyens. Des membres du club de l’âge d’or Mille Fiori étaient de la fête. «En tant que communauté, c’est important de se soutenir dans la vie comme dans la mort», soutient Marie Pietrodarchi.

Les prêtres Gérard Martineau, de l’église Saint-Jean-Brébeuf et Alexandre Tran de la paroisse Sainte-Catherine-Labourée se sentaient honorés d’avoir été invités, puisqu’ils sont de nos jours souvent appelés à faire des liturgies de la parole dans des salons funéraires.

Les nouveaux locaux d’Urgel Bourgie permettent de rassembler plusieurs services sous un même toit. Le président Yan Rodrigue affirme que cette demande était fréquente de la part de ses clients. «Un décès permet aux familles de se revoir. On voulait que les proches profitent de ce moment de rencontre inestimable, sans avoir à de déplacer dans toute la ville», conclut-il.

Urgel Bougie redevient québécois

«Les gens nous disent qu’ils sont fiers que ce soit à nouveau une compagnie québécoise», souligne Daniela Romano. Fondée en 1902 par Henri Bourgie, l’entreprise avait été vendue au groupe américain Stewart avant de retomber entre les mains de Canadiens, les Services commémoratifs Célébris. En 2012, le Groupe Athos, constitué d’hommes d’affaires québécois, en a fait l’acquisition.

Empathie requise

Daniela Romano travaille dans le domaine des services funéraires depuis neuf ans. Il n’existe aucune formation reconnue pour le métier qu’elle exerce. Une grande empathie, de la sympathie, une grande écoute, une bonne capacité de prise en charge doublée d’un bon sens de la gestion sont, selon elle, les qualités nécessaires pour effectuer son travail. «Avant, les gens avaient peur de me serrer la main parce que, pour eux, je représentais la mort. Maintenant les choses ont changé. On me voit plus comme une guide qui aide à passer à travers une épreuve difficile», ajoute-t-elle.

Recueillement

Le nouveau complexe comporte trois salons, une salle de réception, une chapelle, et un columbarium de 500 places. Il a été conçu par les Constructions de Mausolées Carrier, situé sur le boulevard Thimens à Saint-Laurent. «Un homme passe tous les jours pour se recueillir devant les urnes de ses parents, explique la directrice. Il boit un café et salue tous les employés. On veut que les gens viennent ici et se sentent à l’aise», même si ce n’est que pour savourer un bon café.

Lumière et espace


Le but des rénovations était de créer un espace lumineux où les gens se sentent bien et en paix. Toutes les religions y sont les bienvenues. Des écrans numériques sont disponibles pour que la famille du défunt présente des photos souvenirs. Une captation vidéo est aussi offerte dans le cas où, par exemple, quelqu’un est dans l’impossibilité de se déplacer. L’édifice de LaSalle possède des stationnements intérieurs en plus d’une salle d’allaitement.

Pré-arrangements

Certains s’occupent de leurs préarrangements pour prendre les décision eux-mêmes. D’autres le font pour soulager leurs proches de ce poids émotionnel. Cependant, les finances seraient la principale raison pour faire ses préarrangements. Le conseiller Jean-Hugues Mousseau n’y va pas par quatre chemins pour signifier l’importance d’être préventif. «Les prix sont gelés. C’est littéralement se payer des funérailles, mais sans l’inflation. Payer 5000 $ il y a dix ans ou les payer maintenant, ça n’a pas du tout la même valeur, imaginez l’économie.»

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